Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/11/2012

Jean et Doris Le May - Arel d'Adamante

Avec ce petit roman, je retente une plongée dans les Le May des débuts - celui-ci datant de 1968 -, sans aucune certitude donc que ce sera une réussite: ces auteurs n'ont été vraiment bon qu'à partir des années 70.Le May Arel.jpg

La Fédération, en perpétuelle expansion, envoie sans cesse des vaisseaux à la recherche de nouveaux mondes, qu'ils soient porteurs de civilisation ou non. C'est à ce titre que l'Explorateur VIII sillone l'espace, jusqu'au jour où il est victime d'une avarie et s'écrase sur une planète que les naufragés nomment Adamante. Adamante est un monde essentiellement maritime, avec cependant quelques îles intégralement constituées de cristaux géants. Un monde paisible, hospitalier, qui fait que ses colons de fortune, rassurés, plutôt que de se lancer dans l'exploration de ces nouveaux espaces, préfèrent tenter de reconstruire leurs appareils de communication, même si cela doit prendre plusieurs années.

Mais au bout de plusieurs génération, rien n'a vraiment changé. La Fédération n'est plus qu'un lointain souvenir, une légende. Et la colonie est menacée par le fait qu'il naît bien plus de garçons que de filles. Toutefois, les descendants des naufragés ne sont sans doute pas seuls sur ce monde. Une sorte d'écho avait été détecté lors du crash, et le souvenir en avait été préservé. Aussi les Génitrices, les dernières femmes, décident-elles de confier à un groupe de jeunes hommes l'exploration du monde. Tous choisir d'aller sur la terre ferme, seul Arel a le courage de se lancer sur l'océan.

Si l'on avait pu supprimer les 76 premières pages, particulièrement poussives et servant juste à mettre en place le décors, de ce texte, on aurait pu obtenir un sympathique petit roman d'aventures. Hélas, ces pages sont bien là, et il faut souffrir un peu avant d'arriver à l'essentiel, les aventures d'Arel, lesquelles sont fort belles. On devine sous ce texte des thèmes qui reviendront avec bien plus d'éclats dans la production des Le May - on pense aux Landes d'Achernar ou aux Trophées de la cité morte. Et au final on obtient une lecture distrayante, mais sans plus. Mais après tout, c'est juste ce qu'on demandait au Fleuve Noir!

04/11/2012

George R. R. Martin - Riverdream

Martin.jpgEt voilà, ça devait arriver avec le raz-de-marée ambiant... j'ai lu un livre avec des vampires. Le pire est que je m'en remettrai sans problème. Il faut dire que l'auteur n'est pas n'importe quel tâcheron, mais George Martin, un auteur pour lequel je voue une admiration sans borne pour ce qui concerne sa production des années 70/80 (oui, parce que Le Trône de Fer, ça va un moment, hein?). Bref.

Abner Marsh est le patron d'une compagnie de vapeurs sur le bassin du Mississipi. Et risque de ne plus l'être longtemps: ses navires font naufrage les uns après les autres, et il ne lui reste plus qu'un vieux raffiot qui risque bientôt à son tour de rendre l'âme. Mais voilà qu'une nuit il est contacté par un étrange personnage, Joshua York, un jeune homme pâle comme un fantôme et richissime. York propose à Marsh de lui construire le bateau le plus, le plus beau, le puissant que le fleuve ait jamais porté, et dont il serait le capitaine. York se contenterait, avec ses amis, d'en être les passagers permanents.

Le navire, avec un tel tonnage, promettant d'être particulièrement rentable, les hésitations de Marsh sont brèves, et rapidement, le Rêve de Fèvre est armé. Mais qui sont donc ces gens qui entourent York et qui ne sortent que la nuit? Et pourquoi donc York lui-même apparaît un soir devant Marsh, les vêtements tachés de sang? Les rumeurs vont bon train, notamment au sein des employés noirs qui menacent rapidement de quitter le navire.

Avec Riverdream (titre original Fevre Dream), George Martin livre un roman fantastique de facture classique (difficile de tout façon de faire original avec les vampires), et j'avoue par ailleurs ne pas avoir été particulièrement séduit par la théorie qu'il nous propose sur l'origine de ces créatures (on retrouve la même, à peu de choses près, dans Vision Aveugle de Watts, qui pourrait la lui avoir piquée). Mais ce qui compte dans Riverdream, plus que l'intrigue, c'est le contexte et le personnage central.

Le contexte: les USA juste avant la Guerre de Sécession. Un pays riche mais complexe, tiraillé par les tensions raciales. La description que fait Martin des villes du bord du Mississipi est fascinante, même si jamais, au grand jamais on souhaiterait y vivre tant elles sont le royaume de la crasse et de la violence.

Le personnage: Abner Marsh. Voilà un bonhomme qui n'a rien d'un play boy. Marsh ressemble en plus d'un point à Haviland Tuf, héros d'un roman de Martin de la même époque. Disgrâcieux, voire même laids, gros, pour ne pas dire énorme, mais roublards et rusés, et surtout emplis d'un sens profond de la justice, ils sont particulièrement attachants. Marsh, dans sa quête sans fin de "son" bateau, permet au roman d'acquérir un souffle presque épique impressionnant. Et rien que pour lui, Riverdream mérite d'être lu.

Ajoutons à cela un sens abouti de la narration qui fait que l'on tourne les pages sans pause ni répit, et l'on obtiendra un fort bon livre.

03/11/2012

Jean et Doris Le May - Les Gardiens de l'Almucantar

Almucantar.jpgLes Gardiens de l'Almucantar sont deux, un homme et une femme, détenteurs des ultimes bribes du savoir antique qui a disparu lorsque la terre fut par le passé ravagée. Sans en être les dirigeants, ils dominent la petite société qui s'est formée au sommet d'un montagne, rythmant sa vie grâce aux prédictions qu'ils tirent de l'observation des étoiles. Ce petit monde est isolé d'un milieu hostile par une barrière de roche puis par une forêt d'arbres gigantesques - et peut-être intelligents. Parfois, ces arbres laissent tomber une Coque, une énorme graine ailée, et donc volante. Alors peuple envoie ses jeunes les plus vigoureux la chercher, puis en sélectionne deux parmi eux, deux qui seront les éclaireurs, à bord de la Coque, destiné à frayer le chemin d'un possible essaimage. Mais jusqu'ici, aucun des couples envoyés lors des années passées n'est revenu. Gael et Elene parviendront-ils à être cette fois-ci les messagers et à réussir l'essaimage?

Avec Les Gardiens de l'Almucantar, les Le May reviennent au post-apocalyptique, mais dans un genre assez particulier, puisque le futur présenté prend place très longtemps après le cataclysme, à un moment où ne possède plus le moindre souvenir de ce que fut la civilisation auparavant. Ce qui donne à ce roman de singuliers aspect de fantasy, ce qui n'est pas déplaisant, le style des Le May s'adaptant parfaitement bien à ce genre. Les Gardiens de l'Almucantar est un roman particulièrement bien troussé, qui se place dans le haut du pannier de la production des auteurs: un plan parfait, un style sans faiblesse, tout au plus regrettera-t-on qu'en dépit des multiples allusions faites à quelque chose de supérieur, qui guide le destin, ou plutôt qui semble l'avoir préparé, des survivants, on n'en sache pas plus, comme si les auteurs avaient prévu une suite, suite qui à ma connaissance n'existe pas...