Palabres éclectiquesTout, et n'importe quoi2022-05-20T13:36:25+02:00All Rights Reserved blogSpiritHautetforthttp://palabresecclectiques.hautetfort.com/Russkaya Fantastikahttp://palabresecclectiques.hautetfort.com/about.htmlMary Robinette Kowal - Lady Astronautetag:palabresecclectiques.hautetfort.com,2021-11-21:63504872021-11-21T12:24:46+01:002021-11-21T12:24:46+01:00 Mary Robinette Kowal : voilà une autrice dont on entend beaucoup parler...
<p><span style="font-size: 14pt;"><strong><a href="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/02/01/860210843.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6312351" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/02/01/4242835587.jpg" alt="Kowal.jpg" /></a>Mary Robinette Kowal</strong>: voilà une autrice dont on entend beaucoup parler ces derniers temps. Toutefois, ayant assez peu accroché aux productions anglo-saxonnes récentes, avant de tenter la lecture de ses romans, j'ai préféré jeter mon dévolu sur ce court recueil de nouvelles. </span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Tous les textes de <em><strong>Lady Astronaute</strong></em> relèvent du même univers. Celui d'ailleurs qui est développé dans les romans: du coup, j'aurais peut-être dû commencer par eux, car en dehors de <em>La Lady Astronaute de Mars</em>, tous relèvent de l'anecdote dans une trame plus vaste, qui reste ici inaccessible. Nous sommes en tout cas dans une sorte de rétrofutur, issue d'une uchronie dans laquelle un météorite a détruit Washington au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ce qui a entraîné une colonisation de l'espace proche. Quand on se contente de ces nouvelles, l'aspect uchronique relève plus du gadget qu'autre chose, et il aurait été de remplacer les cartes perforées par des ordinateurs plus classiques. </span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Cela-dit... ce sont de jolis récits, agréables, bien troussés. Et quelque part, dans le ton comme dans la forme, je leur ai trouvé plus d'un point commun avec ceux produits par les grands nouvellistes soviétiques des années 1970, comme Kir Boulytchev, Dmitri Bilenkine ou Viktor Koloupaev. Et Dieu sait que je rêve de voir paraître en France un recueil de ces trois auteurs... notamment des récits martiens de Bilenkine!</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Bref, <em>Lady Astronaute</em>, c'est une courte lecture agréable, mais qu'il va falloir prolonger par les romans.</span></p>
Russkaya Fantastikahttp://palabresecclectiques.hautetfort.com/about.htmlClifford D. Simak - Mastodoniatag:palabresecclectiques.hautetfort.com,2021-11-21:63504752021-11-21T11:55:49+01:002021-11-21T11:55:49+01:00 Entamer la lecture d'un roman de Clifford Simak , c'est comme enfiler...
<p><span style="font-size: 14pt;"><a href="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/02/00/3876522906.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6312328" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/02/00/1545436925.jpg" alt="Simak.jpg" /></a>Entamer la lecture d'un roman de <strong>Clifford Simak</strong>, c'est comme enfiler une vieille paire de chaussures: on s'y sent tout de suite à l'aise. Certes, l'auteur a eu quelques faiblesses sur sa fin de carrière, mais il n'empêche: il a un ton particulier, et met en place des intrigues subtiles, dans un climat le plus souvent serein et bienveillant, ce qui nous change de l'ordinaire production de la SF américaine.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Il en est ainsi de <em><strong>Mastodonia</strong></em>: comme la vieille paire de chaussure susdite, il est au premier abord très moche (merci l'affreuse illustration de couverture, totalement ratée, de Siudmak). Mais il suffit de lire quelques pages pour comprendre que oui, ce sera bon. </span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Comme souvent chez Simak, nous voilà dans l'Amérique rurale. Une petite ville de campagne, où tout le monde se connaît, et globalement s'apprécie. Asa Steele est paléontologue dans une université de seconde classe. Lassé, il s'est retiré pour un an dans une ferme près de sa petite ville natale. Mais voilà qu'un amour de jeunesse ressurgit, en la personne de Rila. Voilà surtout que le couple découvre sur ses terres l'existence d'un extraterrestre échoué là depuis des millénaires. Un ET capable de créer des couloirs temporels permettant de voyager à n'importe quelle époque du passé. Avec l'aide d'une poignée d'amis – Ted, le banquier par défaut, Hiram, le simplet qui parle aux animaux, Courtney, l'avocat aux dents longues –, ils vont tenter, en bons Américains qu'ils sont, de monter un business autour de cette capacité phénoménal.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">On sera tenté au bout d'un moment de voir ici une production digne de Robert Heinlein, dans laquelle la science, c'est bien gentil, mais les affaires, c'est encore mieux. On voit donc notre petite compagnie explorer rapidement un bout du Crétacé, monter sa société, rechercher des clients. Mais Simak est roublard, et sa SF relève finalement de la fable philosophique. Peut-on s'arroger le droit de faire n'importe quoi avec le passé? De s'y installer? D'en tirer un revenu?</span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><em>Mastodonia </em>n'est certes pas un roman de l'ampleur de Demain les chiens ou Au Carrefour des étoiles, mais c'est tout de même une excellente lecture, intelligente et drôle.</span></p>
Russkaya Fantastikahttp://palabresecclectiques.hautetfort.com/about.htmlPaul Béra - La Nuit est mortetag:palabresecclectiques.hautetfort.com,2021-11-21:63504712021-11-21T11:43:51+01:002021-11-21T11:43:51+01:00 La Nuit est morte : tel est le joli titre d'un roman tardif de Paul...
<p><span style="font-size: 14pt;"><em><strong><a href="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/00/00/2699513438.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6312318" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/00/00/345799709.jpg" alt="Bera2.jpg" /></a>La Nuit est morte</strong></em>: tel est le joli titre d'un roman tardif de <strong>Paul Béra</strong>. Dans un futur lointain, un astronef qui a à son bord la fille du dictateur de l'Europe, servant comme officier, répond à un appel de détresse et se pose sur un monde qui serait au premier abord parfait pour la colonisation. </span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Rapidement, l'épave des naufragés est retrouvée, vide. Pourtant, ce monde est occupé. Des survivants d'un précédent naufragé, isolés là depuis des générations, et qui tentent d'échapper à un fléau qui les touche depuis peu: la nuit elle même. Ou du moins une étrange entité nocturne, qui fuit la lumière du jour, déteste l'eau et le feu, mais absorbe toute vie animale. </span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Rapidement, la lutte va s'engager entre les sauveteurs et la Nuit, aussi vorace qu'intelligente. </span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Voilà un roman qui rappelle, quelque part, <strong><em>Le Titan de l'espace</em></strong>, une des premières œuvres du même auteur (parue sous le nom d'<strong>Yves Dermèze</strong>). Cependant, on a affaire ici à un roman du Fleuve Noir, aussi Paul Béra se laisse-t-il aller à quelques facilités, notamment sur la psychologie simpliste des personnages. Pour autant, l'intrigue est bien construite, le récit savamment mené, et le sujet intrigant. Un bon petit FNA.</span></p>
Russkaya Fantastikahttp://palabresecclectiques.hautetfort.com/about.htmlOlivier Bérenval - Ianos, singularité nuetag:palabresecclectiques.hautetfort.com,2021-11-21:63504632021-11-21T11:32:05+01:002021-11-21T11:32:05+01:00 Olivier Bérenval est un nouvel auteur francophone plutôt rare (il n'a...
<p><span style="font-size: 14pt;"><a href="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/01/01/614501546.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6312310" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/01/01/2098784061.jpg" alt="Berenval2.jpg" /></a><strong>Olivier Bérenval</strong> est un nouvel auteur francophone plutôt rare (il n'a aucune nouvelle à son actif, et trois romans publiés depuis 2015), mais il fait partie de ceux, depuis ma lecture de <em><strong>Nemrod</strong></em>, que j'ai envie de lire avec attention. Son tout premier roman, <em><strong>Ianos, singularité nue</strong></em>, m'avait jusqu'ici échappé. Rattrapons la chose.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">En 2028, une expérience du CERN, cet énorme accélérateur de particules installé à la frontière franco-suisse, devient incontrôlable, et tout la région est subite annihilée: elle disparaît corps et bien de notre univers, avec ses millions d'habitants.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Un peu moins de dix ans plus tard, une singularité – ici pas vraiment un trou noir, mais en tout cas quelque chose d'hyper-massif – apparaît au-delà de l'orbite de Jupiter, et pourrait bien menacer le système solaire tout entier. </span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Quel peut-être le lien entre les deux événements? C'est ce que devrait découvrir une mission spatiale lancée vers la singularité, afin d'en déterminer la dangerosité, pendant que le monde entier fait face à des vagues de troubles comme on en attendrait à la veille de l'apocalypse.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Une chose me semble claire à la lecture de ce fort pavé d'Olivier Bérenval: celui-ci a lu et assimilé quelques modèles anglo-saxons de gros calibre, tels que les romans de <strong>David Brin</strong> (<em>Terre</em>, par exemple) ou de son comparse <strong>Gregory Benford</strong> (<em>L'Ogre de l'espace</em>). L'auteur nous invite à suivre le parcours d'une dizaine de personnages: des scientifiques pour l'essentiel, mais pas seulement, mais à la différence de ses modèles, il introduit un éclatement temporel du récit qui fait qu'on l'on passe dans un désordre apparent d'une époque à l'autre. C'est assez déstabilisant au départ, mais on est finalement amené à comprendre le pourquoi de la chose.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Il reste qu'il s'agit là d'un premier roman, avec certains défauts: la psychologie de certains personnages est parfois juste survolée. Certains fils narratifs sont abandonnés. Mais on y distingue clairement les caractéristiques d'un bon auteur en devenir.</span></p>
Russkaya Fantastikahttp://palabresecclectiques.hautetfort.com/about.htmlPierre-Barthelémy Gheusi et Charles Lomon – Soroé, reine des Atlantestag:palabresecclectiques.hautetfort.com,2021-10-23:63455092021-10-23T09:47:16+02:002021-10-23T09:47:16+02:00 De la fantasy française datant de 1904, cela se peut-il donc? Les...
<p><span style="font-size: 14pt;"><a href="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/02/02/4060992162.png" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6305455" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/02/02/1261329717.png" alt="Soroe.png" /></a>De la fantasy française datant de 1904, cela se peut-il donc?</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Les éditions Callidor nous en apportent une fois de plus la preuve avec <em><strong>Soroé, reine des Atlantes</strong></em>, de <strong>Pierre-Barthelémy Gheusi</strong> et <strong>Charles Lomon</strong>. Il s'agit-là de l'édition d'un manuscrit datant des années 1940, rédigé par Gheusi seul, et révisant en profondeur un roman paru initialement en feuilleton en 1904 et signé par les deux auteurs. Mais de quoi est-il donc question?</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Un groupe de jeune barbares tentés par l'aventure prend la mer, avec à sa tête deux jeunes hommes, dont un est le fils d'une femme venue bien des années auparavant d'une contrée inconnue du sud. C'est vers cette contrée que les aventuriers vont voguer, et celle-ci est tout simplement l'Atlantide, sur laquelle règne la toute puissante reine Yerra, une magnifique jeune femme, qu'on dit d'ailleurs éternelle, dotée d'un savoir immense.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Cette Atlantide est en proie à des tensions fortes: le culte des dieux bienveillants a été évincé, avec le soutien de la reine, par le cruel culte de l'Or et du Fer, qui pratique volontiers le sacrifice humain. Mais la révolte gronde dans les provinces du Nord, où un grand seigneur songe à épouser la petite-fille du dernier grand prêtre des dieux bienveillants, et à s'associer ainsi à ce culte dans sa quête du pouvoir. </span></p><p><span style="font-size: 14pt;">C'est dans ce contexte qu'arrivent, de façon inattendu, Argall, Maghé et leurs compagnons. </span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Commençons par les défauts: comme souvent avec les romans écrits à la manière des feuilletonnistes d'avant-guerre, les personnages ne brillent guère par leur psychologie. On a ici un roman qui aurait pu être signé Paul Féval ou Ponson du Terrail, avec des personnages attachant certes, mais à la limite de la caricature. Cependant, le genre en voulait ainsi, et ces personnages sont parfaitement adaptés à une intrigue chargés en rebondissements, dynamique, et qui forme au final un roman dont les pages se tournent à toute vitesse.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">L'intrigue elle-même est en effet profondément originale pour l'époque. Nous ne sommes pas ici dans une proto-fantasy qui décalque les codes et les manières des romans médiévaux, mais bel et bien dans quelque chose de neuf. L'Atlantide de Gheusi et Lomon n'est pas grecque: elle est autre chose. Les deux auteurs ont tenté de bâtir une civilisation inédite, et ils l'ont fait avec brio. </span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Comme ne peut que le noter Brian Stableford dans le texte qui sert de postface, ce roman n'a connu aucune descendance littéraire, il n'a eu aucune influence... Quoi que... Si, de fait, il n'a pu influencer la fantasy épique anglo-saxonne, qui nous arrivera à partir des années 1970, je me demande s'il n'a pu influencer un tout autre genre: celui du péplum européen (et notamment franco-italien) des années 1950-1960. Prenez <span class="d2edcug0 hpfvmrgz qv66sw1b c1et5uql lr9zc1uh a8c37x1j keod5gw0 nxhoafnm aigsh9s9 d3f4x2em fe6kdd0r mau55g9w c8b282yb iv3no6db jq4qci2q a3bd9o3v b1v8xokw oo9gr5id hzawbc8m" dir="auto"><em>Hercule à la conquête de l'Atlantide</em>, de Vittorio Cottafavi (1963), ou encore <em>Hercule et la reine de Lydie</em>, de Pietro Francisci (1959), secouez très fort et vous verrez surnager un grand nombre de thèmes et de motifs qui se trouvent déjà tels quels dans <em>Soroé</em>. De fait, durant toute ma lecture de ce roman, je n'ai cessé de voir le personnage d'Argall avec la tête de Steve Reeves. Alors, moi qui adore ces péplums aussi désuets que pleins de charmes, autant dire que j'ai adoré <em>Soroé reine des Atlantes</em>.</span></span></p>
Russkaya Fantastikahttp://palabresecclectiques.hautetfort.com/about.htmlMes lectures des six derniers mois ‑ Romans - 2e salvetag:palabresecclectiques.hautetfort.com,2021-10-03:63412452021-10-03T11:03:45+02:002021-10-03T11:03:45+02:00 En fait, j'ai tellement lu ces six derniers mois, que j'ai oublié de...
<p><span style="font-size: 14pt;">En fait, j'ai tellement lu ces six derniers mois, que j'ai oublié de chroniquer certains livres la semaine dernière. Les voici donc.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong><a href="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/02/00/1351654524.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6299399" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/02/00/1717574658.jpg" alt="Reed.jpg" /></a>Robert Reed - <em>Le Grand vaisseau</em></strong> (2014, Le Livre de Poche).</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Dans une Voie Lactée où se côtoient une multitude de civilisation, celle des humains, un temps retardataire, a fait du chemin. Et ce sont les humains qui sont parvenus à atteindre les premiers un gigantesque artefact survenu du lointain espace: un vaisseau de la taille de Jupiter, totalement vide. Ils s'en sont donc emparés, et ont tâché de le comprendre, sous l'égide d'une caste, celle des capitaines, tous immortels. </span><br /><span style="font-size: 14pt;">Donc voilà, on a un grand vaisseau, et pas un vaisseau, des capitaines, et pas de simples membres d'équipage, une chronologie qui s'étale sur des siècles, et non des années, et une histoire de naufragés. Mais voilà, un roman médiocre, même si tout y est présenté à la puissance dix, reste un roman médiocre. Médiocre puissance 10. Là où le sujet devrait susciter l'émerveillement, il n'apporte finalement que de l'ennui. D'autant plus que le postulat reste pour le moins étrange: on s'empare d'un vaisseau de la taille d'une planète, on apprend à le maîtriser, et on en fait... un cargo de croisière de luxe. Dans le genre monde artificiel immense où coexistent des tas de culture, et dont le cœur fondateur reste inconnu, lisez plutôt <em><strong>L'Ambassadeur des ombres</strong></em> de <strong>Christin </strong>et <strong>Mézières</strong>. </span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong><a href="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/01/00/1736742565.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6299400" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/01/00/330711185.jpg" alt="Druon.jpg" /></a>Maurice Druon - <em>Les Rois maudits</em></strong> (intégrale, 1996, France Loisir).</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Voilà un cycle dont j'avais trop longtemps retardé la lecture. J'étais curieux de voir comment un auteur talentueux, Druon, pouvait s'emparer de quelques décennies d'histoire de France réelle, pour en faire un roman. 1600 et quelques pages plus tard, je ne suis pas déçu. J'ai pris évidemment soin de garder à l'esprit que Maurice Druon a écrit un roman, et non un manuel d'histoire, et donc qu'il a fait ses choix dans les diverses hypothèses des historiens, et parfois il a un peu tordu la réalité. Mais c'est pour la bonne cause. <em>Les Rois maudits</em> se lisent d'une traite, avec certes quelques temps mous, mais aussi nombre de temps très fort (l'élection du nouveau pape à Lyon, la mort du bébé de Clémence de Hongrie, etc.). Maurice Druon n'est ici pas un grand styliste, mais il est un formidable conteur, et ses <em>Rois maudits </em>sont les dignes successeurs des grands feuilletons du XIXe siècle. Un régal.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong><a href="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/01/02/3329630770.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6299401" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/01/02/1320242921.jpg" alt="Berenval.jpg" /></a>Olivier Bérenval - <em>Le Janissaire</em> </strong>(2020, Mnémos).</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">J'ai eu l'occasion de dire beaucoup de bien du précédent roman d'Olivier Bérenval, <a href="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/archive/2019/09/21/olivier-berenval-nemrod-6177406.html" target="_blank" rel="noopener"><em><strong>Nemrod</strong></em></a>, aussi étais-je impatient de lire son nouveau roman, <em>Le Janissaire</em>, qui d'ailleurs se passe dans le même univers. Un crime a été commis sur la planète Khataï, et pour résoudre l'affaire, on envoie sur ce monde reculé un janissaire: autrement dit un homme dont on a effacé le passé pour en faire une créature calculatrice, bardée d'implants en tous genre, ayant les pleins pouvoirs, et donc à même d'exécuter toute personne qui bloquerait son enquête. Un tueur, donc. Le hic, évidemment, est que rien ne va se passer comme prévu, et, suite à une rencontre avec un mouvement rebelle, le Janissaire va prendre conscience de ce qu'il est vraiment. D'amplitude plus restreinte que celle de <em>Nemrod</em>, l'intrigue du <em>Janissaire </em>s'avère classique, mais très bien menée. Elle permet d'approfondir certains éléments restés obscurs dans le roman précédent. Toutefois, <em>Le Janissaire</em> peut se lire de façon tout à fait indépendante, et il se lit avec plaisir.</span></p><p> </p>
Russkaya Fantastikahttp://palabresecclectiques.hautetfort.com/about.htmlMes lectures des six derniers mois ‑ Romanstag:palabresecclectiques.hautetfort.com,2021-09-26:63398312021-09-26T12:15:47+02:002021-09-26T12:15:00+02:00 Même principe que pour les mangas. Voici ici résumés six mois de lectures....
<p><span style="font-size: 14pt;">Même principe que pour les mangas. Voici ici résumés six mois de lectures. </span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong><a href="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/02/02/2130471069.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6297121" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/02/02/926604937.jpg" alt="Niven.jpg" /></a>Larry Niven et Jerry Pournelle – <em>La Paille dans l'Œil de Dieu </em></strong>(2007, Le Bélial').</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Commençons par du lourd, du très lourd, avec ce classique venu des années 1970. Nous nous trouvons dans un très lointain futur. L'humanité s'est taillé un empire dans les étoiles, un empire sans concurrent, vu que jusqu'ici, aucune autre espèce intelligente n'a été découverte. Elle ne s'est évidemment pas amélioré, et est donc toujours victime de guerres diverses. L'Empire doit notamment lutter contre des séparatistes. Mais voilà que subitement, un étrange vaisseau arrive d'une étoile jusqu'ici inexplorée. On arme alors une expédition. Voilà de la grande SF. Roman passionnant de bout en bout, <em>La Paille dans l'Œil de Dieu</em> confronte une culture humaine, celle de l'Empire, dont la structure sociale semble être calquée sur celle de l'Empire russe du début du XXe siècle, à une autre, celle d'humanoïdes qui au premier abord sont amicaux, mais semblent vouloir à tout prix cacher quelque chose. Sont-ils vraiment inoffensifs? Un excellent roman.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong><a href="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/00/02/1424152879.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6297127" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/00/02/668169832.jpg" alt="Leourier.jpg" /></a>Christian Léourier – <em>Sitrinjeta</em></strong><em> </em>(2016, Critic).</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Christian Léourir est un auteur que je suis depuis bien longtemps avec attention. L'univers qu'il s'est bâti avec le cycle de Lanmeur est vraiment passionnant. Sitrinjeta est un roman qui n'y prend cependant pas place, même si cela reste du space opera. Un capitaine de vaisseau embarque sur une planète plutôt douteuse un équipage tout aussi douteux et une cargaison mystérieuse dont on se doute qu'elle ne doit pas se retrouver là où le vaisseau est censé se rendre. De fait, Hénar Log Korson se lance à la recherche d'un mystérieux vaisseau, le <em>Sitrinjeta</em>. J'avoue avoir été un tantinet déçu par ce roman: il manque en effet de profondeur. Il est rare que je recherche la longueur, mais ici, on sent qu'un univers fouillé a été créé, mais il n'a pas été exploré et ne donne pas tout son potentiel. </span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong><a href="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/01/02/3116603787.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6297133" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/01/02/1751027529.jpg" alt="Ishikawa.jpg" /></a>Hiroshi Ishikawa – <em>Au Chevet d'une guerrière</em></strong> (2020, Ofelbe).</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Étant lecteur de manga, cela fait un moment que je voulais découvrir la SF japonaise littéraire. Mais les traductions sont rares. Découvert au hasard d'un rayonnage de librairie, Au Chevet d'une guerrière est un light novel, autrement dit un petit roman pour adolescents. On y suit le parcours d'un garçon qui vit en grande banlieue. Un jour, toute la population de son secteur tombe malade. Et la plupart des malades meurent. Le garçon se retrouve isolé et tente de survivre dans la maison de ses parents, quand soudain surgissent d'étranges et gigantesques extra-terrestres. Voilà un roman qui aurait pu être bien. Mais on sent rapidement que sa structure est calquée sur celle des mangas et animes: chaque chapitre se pose comme un épisode: le garçon rencontre des gens, combat des extraterrestres avec ses super-pouvoirs, et quand il le peut, mate la culotte et les seins des filles – des scènes d'ailleurs parfois profondément gênantes et grotesques. Heureusement, le roman est court, et sa fin, elle, est vraiment très belle.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong><a href="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/01/02/665532960.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6297134" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/01/02/598404240.jpg" alt="Faye.jpg" /></a>Estelle Faye – <em>Les Nuages de Magellan</em></strong> (2020, Folio SF).</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Voilà un petit roman que j'aurais dû lire depuis longtemps, puisque le prologue est comme un écho d'une nouvelle d'Estelle Faye que j'ai publiée dans mon anthologie <em>Avenirs radieux, </em>chez Rivière Blanche. Et donc, encore un space opera. Et un lointain futur. L'humanité a colonisé toute la galaxie, mais elle est tombée sous la coupe des toutes puissantes Compagnies. L'ultime sursaut de liberté, mené par des pirates, a échoué. Mais voilà qu'une jeune serveuse, dans un bar paumé d'une obscure planète, alors qu'elle est totalement ivre, entonne un véritable hymne à la liberté, qui se retrouve rapidement diffusé sur tous les réseaux. Contrainte de fuir, elle va se lancer à la recherche de ce qui reste de la piraterie et de ses idéaux. Court roman d'aventure, à la limite de la littérature pour la jeunesse, <em>Les Nuages de Magellan </em>se lit d'une traite et avec beaucoup de plaisir.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong><a href="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/00/01/1566251475.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6297136" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/00/01/2362896617.jpg" alt="Suragne.jpg" /></a>Pierre Suragne – <em>Dérapages</em></strong><em> </em>(1980, Fleuve Noir).</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Passons à deux petits Fleuve Noir Anticipation, avec d'abord Dérapages de Pierre Suragne. L'action se passe de nos jours, au Québec, dans une petite ville menacée par l'implantation d'une importante usine qui risque non seulement de bouleversé la vie de tous les habitants, mais aussi de ravager l'environnement. Zèke Paillette, opposant à cette implantation, se retrouve subitement propulsé dans ce qui semble être le futur. Petit roman (et la typographie est très grosse) visiblement rapidement écrit, <em>Dérapages </em>n'est clairement pas ce que Pierre Suragne, plus connu sous le nom de Pierre Pelot, a pu écrire. Cela se lit sans déplaisir, mais au final, à quoi bon?</span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong><a href="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/00/01/1073023009.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6297149" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/00/01/3437793402.jpg" alt="Bera.jpg" /></a>Paul Béra – <em>Planète polluée </em></strong>(1974, Fleuve Noir).</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Je n'avais jusqu'ici lu de Paul Béra, pseudonyme de Paul Bérato, aussi connu sous le nom d'Yves Dermèze, que des romans des années 1950 et 1960. Je ne connaissais rien de ses œuvres plus tardives. Planète polluée est un récit qui porte bien son nom: nous sommes dans un futur relativement éloigné. Le monde est maintenant méconnaissable. L'atmosphère, à basse altitude, est maintenant chargée de CO2, irrespirable, sauf pour quelques mutants vivants comme des hommes préhistoriques. La civilisation a cependant trouvé refuge dans des terriers. Mais elle est proche de s'éteindre faute d'énergie. L'avenir pourrait donc être un de ces mutants, étrangement doté de la capacité de respirer aussi bien dans l'atmosphère polluée que dans celle, oxygénée, des terriers. Voilà qui n'est clairement pas de la grande littérature. Paul Béra se répète souvent (et il en a conscience mais dissimule cela en plaçant le récit dans la bouche de son héros, qui n'est pas un écrivain). Pourtant, on trouve ici une foule d'idée qu'on pourrait qualifier de prophétiques (même si je n'aime pas le terme), notamment pour ce qui concerne le problème très actuel de l'effet de serre et donc du réchauffement climatique. Et pour présenter tout cela, Paul Béra emploie une série d'aventures tout à fait lisible et distrayante.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong><a href="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/01/01/2282680241.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6297146" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://palabresecclectiques.hautetfort.com/media/01/01/1059569818.jpg" alt="LIU.jpg" /></a>Ken Liu – <em>Le Regard</em></strong> (2017, Le Bélial').</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Le Regard est en fait le premier livre de cette liste que j'ai lu. Et le fait est que j'en ai déjà oublié de larges pans, ce qui n'est pas bon signe. Nous sommes dans un futur proche, dans une ambiance vaguement cyberpunk. Les gens disposent d'implant permettant à volonté de contrôler ses propres sentiments: un appareil indispensable quand on exerce le difficile métier de policier, et plus encore celui de détective privé à qui on demande d'élucider une sordide affaire de meurtre de prostituée. Bref, j'ai oublié les tenants et aboutissants de l'affaire. Tout ce dont je me souviens est que Ken Liu nous propose là une énième variante du thème de la persistance de la vision après la mort. Banal, finalement.</span></p><p> </p>