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21/11/2021

Mary Robinette Kowal - Lady Astronaute

Kowal.jpgMary Robinette Kowal: voilà une autrice dont on entend beaucoup parler ces derniers temps. Toutefois, ayant assez peu accroché aux productions anglo-saxonnes récentes, avant de tenter la lecture de ses romans, j'ai préféré jeter mon dévolu sur ce court recueil de nouvelles.

Tous les textes de Lady Astronaute relèvent du même univers. Celui d'ailleurs qui est développé dans les romans: du coup, j'aurais peut-être dû commencer par eux, car en dehors de La Lady Astronaute de Mars, tous relèvent de l'anecdote dans une trame plus vaste, qui reste ici inaccessible. Nous sommes en tout cas dans une sorte de rétrofutur, issue d'une uchronie dans laquelle un météorite a détruit Washington au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ce qui a entraîné une colonisation de l'espace proche. Quand on se contente de ces nouvelles, l'aspect uchronique relève plus du gadget qu'autre chose, et il aurait été de remplacer les cartes perforées par des ordinateurs plus classiques.

Cela-dit... ce sont de jolis récits, agréables, bien troussés. Et quelque part, dans le ton comme dans la forme, je leur ai trouvé plus d'un point commun avec ceux produits par les grands nouvellistes soviétiques des années 1970, comme Kir Boulytchev, Dmitri Bilenkine ou Viktor Koloupaev. Et Dieu sait que je rêve de voir paraître en France un recueil de ces trois auteurs... notamment des récits martiens de Bilenkine!

Bref, Lady Astronaute, c'est une courte lecture agréable, mais qu'il va falloir prolonger par les romans.

Clifford D. Simak - Mastodonia

Simak.jpgEntamer la lecture d'un roman de Clifford Simak, c'est comme enfiler une vieille paire de chaussures: on s'y sent tout de suite à l'aise. Certes, l'auteur a eu quelques faiblesses sur sa fin de carrière, mais il n'empêche: il a un ton particulier, et met en place des intrigues subtiles, dans un climat le plus souvent serein et bienveillant, ce qui nous change de l'ordinaire production de la SF américaine.

Il en est ainsi de Mastodonia: comme la vieille paire de chaussure susdite, il est au premier abord très moche (merci l'affreuse illustration de couverture, totalement ratée, de Siudmak). Mais il suffit de lire quelques pages pour comprendre que oui, ce sera bon.

Comme souvent chez Simak, nous voilà dans l'Amérique rurale. Une petite ville de campagne, où tout le monde se connaît, et globalement s'apprécie. Asa Steele est paléontologue dans une université de seconde classe. Lassé, il s'est retiré pour un an dans une ferme près de sa petite ville natale. Mais voilà qu'un amour de jeunesse ressurgit, en la personne de Rila. Voilà surtout que le couple découvre sur ses terres l'existence d'un extraterrestre échoué là depuis des millénaires. Un ET capable de créer des couloirs temporels permettant de voyager à n'importe quelle époque du passé. Avec l'aide d'une poignée d'amis – Ted, le banquier par défaut, Hiram, le simplet qui parle aux animaux, Courtney, l'avocat aux dents longues –, ils vont tenter, en bons Américains qu'ils sont, de monter un business autour de cette capacité phénoménal.

On sera tenté au bout d'un moment de voir ici une production digne de Robert Heinlein, dans laquelle la science, c'est bien gentil, mais les affaires, c'est encore mieux. On voit donc notre petite compagnie explorer rapidement un bout du Crétacé, monter sa société, rechercher des clients. Mais Simak est roublard, et sa SF relève finalement de la fable philosophique. Peut-on s'arroger le droit de faire n'importe quoi avec le passé? De s'y installer? D'en tirer un revenu?

Mastodonia n'est certes pas un roman de l'ampleur de Demain les chiens ou Au Carrefour des étoiles, mais c'est tout de même une excellente lecture, intelligente et drôle.

Paul Béra - La Nuit est morte

Bera2.jpgLa Nuit est morte: tel est le joli titre d'un roman tardif de Paul Béra. Dans un futur lointain, un astronef qui a à son bord la fille du dictateur de l'Europe, servant comme officier, répond à un appel de détresse et se pose sur un monde qui serait au premier abord parfait pour la colonisation.

Rapidement, l'épave des naufragés est retrouvée, vide. Pourtant, ce monde est occupé. Des survivants d'un précédent naufragé, isolés là depuis des générations, et qui tentent d'échapper à un fléau qui les touche depuis peu: la nuit elle même. Ou du moins une étrange entité nocturne, qui fuit la lumière du jour, déteste l'eau et le feu, mais absorbe toute vie animale.

Rapidement, la lutte va s'engager entre les sauveteurs et la Nuit, aussi vorace qu'intelligente.

Voilà un roman qui rappelle, quelque part, Le Titan de l'espace, une des premières œuvres du même auteur (parue sous le nom d'Yves Dermèze). Cependant, on a affaire ici à un roman du Fleuve Noir, aussi Paul Béra se laisse-t-il aller à quelques facilités, notamment sur la psychologie simpliste des personnages. Pour autant, l'intrigue est bien construite, le récit savamment mené, et le sujet intrigant. Un bon petit FNA.