Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/11/2012

George R. R. Martin - Riverdream

Martin.jpgEt voilà, ça devait arriver avec le raz-de-marée ambiant... j'ai lu un livre avec des vampires. Le pire est que je m'en remettrai sans problème. Il faut dire que l'auteur n'est pas n'importe quel tâcheron, mais George Martin, un auteur pour lequel je voue une admiration sans borne pour ce qui concerne sa production des années 70/80 (oui, parce que Le Trône de Fer, ça va un moment, hein?). Bref.

Abner Marsh est le patron d'une compagnie de vapeurs sur le bassin du Mississipi. Et risque de ne plus l'être longtemps: ses navires font naufrage les uns après les autres, et il ne lui reste plus qu'un vieux raffiot qui risque bientôt à son tour de rendre l'âme. Mais voilà qu'une nuit il est contacté par un étrange personnage, Joshua York, un jeune homme pâle comme un fantôme et richissime. York propose à Marsh de lui construire le bateau le plus, le plus beau, le puissant que le fleuve ait jamais porté, et dont il serait le capitaine. York se contenterait, avec ses amis, d'en être les passagers permanents.

Le navire, avec un tel tonnage, promettant d'être particulièrement rentable, les hésitations de Marsh sont brèves, et rapidement, le Rêve de Fèvre est armé. Mais qui sont donc ces gens qui entourent York et qui ne sortent que la nuit? Et pourquoi donc York lui-même apparaît un soir devant Marsh, les vêtements tachés de sang? Les rumeurs vont bon train, notamment au sein des employés noirs qui menacent rapidement de quitter le navire.

Avec Riverdream (titre original Fevre Dream), George Martin livre un roman fantastique de facture classique (difficile de tout façon de faire original avec les vampires), et j'avoue par ailleurs ne pas avoir été particulièrement séduit par la théorie qu'il nous propose sur l'origine de ces créatures (on retrouve la même, à peu de choses près, dans Vision Aveugle de Watts, qui pourrait la lui avoir piquée). Mais ce qui compte dans Riverdream, plus que l'intrigue, c'est le contexte et le personnage central.

Le contexte: les USA juste avant la Guerre de Sécession. Un pays riche mais complexe, tiraillé par les tensions raciales. La description que fait Martin des villes du bord du Mississipi est fascinante, même si jamais, au grand jamais on souhaiterait y vivre tant elles sont le royaume de la crasse et de la violence.

Le personnage: Abner Marsh. Voilà un bonhomme qui n'a rien d'un play boy. Marsh ressemble en plus d'un point à Haviland Tuf, héros d'un roman de Martin de la même époque. Disgrâcieux, voire même laids, gros, pour ne pas dire énorme, mais roublards et rusés, et surtout emplis d'un sens profond de la justice, ils sont particulièrement attachants. Marsh, dans sa quête sans fin de "son" bateau, permet au roman d'acquérir un souffle presque épique impressionnant. Et rien que pour lui, Riverdream mérite d'être lu.

Ajoutons à cela un sens abouti de la narration qui fait que l'on tourne les pages sans pause ni répit, et l'on obtiendra un fort bon livre.

Les commentaires sont fermés.