23/02/2020
William Camus et Jean-françois Pénichoux - Robots, historique de la robotique mobile
J'ai peu de madeleines de Proust, mais ce livre-ci en est bien une. J'ai découvert Robots, historique de la robotique mobile du XXIe au XXVe siècle de William Camus et Jean-François Pénichoux (La Farandole, 1981), lorsque j'étais en sixième ou cinquième, et je me souviens l'avoir lu cinq ou six fois en bibliothèque, fasciné que j'étais par le contenu de ce livre.
Robots n'est ni un roman, ni une BD: je n'en donnerai donc aucun résumé. Il s'agit en réalité d'un essai historique fictif, illustré, donnant dans les grands traits l'histoire future de la robotique. Il s'agit donc d'un livre audacieux – d'autant plus qu'il a été publié par un éditeur pour la jeunesse –, qu'on ne lit pas pour le plaisir de la littérature, mais pour les idées. Et à l'époque, j'avais été fasciné par ces idées. William Camus nous présente en effet tout une série de robots, d'abord domestiques ou d'exploration en milieu hostile, puis de plus en plus intelligents, au point de devenir supérieurs à l'homme, et de forcer celui-ci à la "cyborgisation". Critique, mais non hostile au transhumanisme, ouvert évidemment aux questions sociales, Robots est un livre intelligent et toujours passionnant.
12:21 Publié dans Livre, Planète-SF | Lien permanent | Commentaires (0)
25/01/2020
Brandon Sanderson – Elantris
Elantris était une cité glorieuse, peuplée de demi-dieux, puissants magiciens qui pourvoyaient à tous les besoins du peuple du royaume d'Arélon, qu'elle dominait. Mais voilà qu'un jour son pouvoir s'est effondré et les Elantriens sont devenus de pauvres cadavres ambulants, immortels, mais chez qui toute douleur ne disparaît jamais.
À la suite d'une guerre civile particulièrement dure, le reste de la population s'est dotée d'un roi et d'une noblesse, issue des marchands les plus riches. Dix ans plus tard, Sarène, fille du roi de Téod, arrive pour épouser le fils du roi d'Arélon. Mais celui-ci a disparu... il est devenu un Elantrien et a été enfermé dans l'ancienne cité.
Pendant ce temps, le puissant royaume du Fjorden se prépare a faire main basse sur l'Arélon.
Des rois, des princesses, des magiciens et des prêtres: pas de doute, nous avons affaire à de la fantasy classique. La preuve, il y a une carte. Fausse d'ailleurs, puisqu'à un moment on nous dit que le Fjorden est au-delà des mers, alors que sur la carte, il est au-delà d'une montagne.
Premier roman de Brandon Sanderson, Elantris est, il faut l'avouer, un bon roman, à la lecture agréable et avec malgré tout quelques touches d'originalité. Cependant, c'est aussi un roman d'une facture et d'un style fort classique, sans réelle touche personnelle, comme un pur produit d'un bon atelier d'écriture américain. Il s'agit donc d'un gros pavé qui suit les destins croisés d'une poignée de personnages, apparaissant par alternance. On pourra aussi critiquer quelques rebondissements un peu faciles.
Il est amusant de noter par exemple le fait que Sanderson se moque des théories de Joseph Campbell sur les héros, lorsqu'il parle de Hrathen, le "méchant" ("Tel un héros d'une épopée svordoise, il était descendu dans le monde souterrain – physiquement, mentalement et spirituellement – et en était revenu plus fort."), pour ensuite mieux l'appliquer à Raoden, le "gentil". Ainsi l'auteur n'a finalement pas su se débarrasser totalement de ces banalités narratives.
19:19 Publié dans Livre, Planète-SF | Lien permanent | Commentaires (1)
05/01/2020
Gregory Benford - L'Ogre de l'espace
Dans un futur proche (mais déjà technologiquement dépassé, vu que les scientifiques y utilisent encore des transparents), une jeune post-doctorante d'un observatoire situé à Hawaï, remarque dans des données d'étonnants flashs qui ne correspondent à aucun objet connu. Son directeur, Benjamin, lui demande de refaire les calculs, mais la chose est confirmé. Il refait alors lui-même les calculs, puis un troisième larron, britannique, se joint à l'équipe et refait les calculs, puis la femme de Benjamin, Channing, en phase terminale de cancer, refait aussi les calculs, puis des spécialistes du monde entier apportent des données et refont les calculs, puis une agence gouvernementale s'empare de la chose et refait les calculs...
Bref, je n'ai pas pu dépasser 130 pages à la lecture de L'Ogre de l'espace, de Gregory Benford. Peut-être est-ce que je travaille dans un milieu scientifique, mais les petites mesquineries, les petites rivalités entre savants me laissent froid. Le pathos ajouté avec le cancer de Channing, pour humaniser la chose, me laisse tout aussi froid.
130 pages pour arriver au cœur du sujet (un trou noir intelligent qui arrive vers la Terre), c'est long, beaucoup trop long.
Une fois n'est pas coutume, j'abandonne.
14:10 Publié dans Livre, Planète-SF | Lien permanent | Commentaires (0)