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03/03/2020

Romain Benassaya - Arca

Benassaya.jpg2147. Sorany est une jeune étudiante qui a fuit la colonisation forcée de Mars en s'engageant auprès du professeur Henri Stern pour une mission d'exploration et d'étude d'Encelade, un satellite de Saturne. Une sonde révèle un jour l'existence d'un réseau de tunnels qui ne peut être naturel. Et lors d'une sortie d'exploration, Sorany découvre l'Artefact, c'est-à-dire une matière étrange, douée de particularités physiques anormales.

2157. Sorany a été bombardée experte de l'Artefact et se retrouve embarquée à bord d'Arca, un immense vaisseau spatial, avec 3600 membres d'équipage, le premier à être lancé vers une autre étoile. En effet, même si l'on ne comprend toujours pas comment il agit, on s'est rendu compte que l'Artefact pourrait permettre de voyager plus vite que la lumière.

Premier roman de Romain Benassaya, Arca (2016), est pour moi une grosse déception, et pour tout dire, je n'ai pas pu aller au-delà de la première partie: la lecture s'est pour moi arrêtée à la page 174.

L'idée de départ n'était déjà guère originale, mais après tout, j'ai voulu laisser sa chance à un nouvel auteur, qui aurait pu apporter du neuf à un vieux thème. Hélas, c'est épouvantablement mal écrit. Les personnages n'ont aucune épaisseur et pourraient, et c'est d'ailleurs souvent le cas, voir leur nom simplement remplacé par leur fonction. Ainsi le commandant d'Arca est "le commandant", et Henri Stern est le plus souvent nommé "le professeur". Et comme on ne sait pas réellement ce qu'il peut bien enseigner (la biologie? la paléontologie? la géologie? autre chose?), il restera sans cesse "le professeur". Donnons un petit exemple avec la page 148 (de l'édition en poche) :

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Cette absolue pauvreté de vocabulaire a pour résultat un style épouvantablement lourd, chargé de répétitions. L'auteur aurait pu se donner la peine de diversifier les appellations du "professeur", dont le prénom est après tout "Henri", et qui, en tant qu'amant de Sorany, aurait pu être "Fifi" ou "Loulou", ou tout ce que vous voulez comme surnom pour varier un peu dans cette monotonie.

Et le pire est que l'on se retrouve aussi des répétitions dans la structure. On peut lire p. 135:

"Jupiter ne cessait de grossir. La planète n'avait plus l'apparence d'une étoile un peu plus brillante que les autres, mais était devenue une boule de lumière rouge pâle, se distinguant clairement des autres astres."

Un passage qui a tout de suite un goût de déjà vu, puisque 14 pages auparavant, on pouvait lire:

"[...] elle fut surprise de voir Jupiter déjà si brillant au travers du plafond vitré. L'astre, point rougeoyant seulement un jour plus tôt, ressemblait à présent à une boule de lumière vive, clairement distincte des autres étoiles."

Ajoutez à cela quelques anglicismes agaçants:

"Frank observait lui aussi la foule depuis une passerelle interdite au public. Ses lentilles magnifiaient sa vision [...]."

C'est superchouette, des lentilles qui améliorent le paysage et le rendent beau! 

Donc voilà. J'ai abandonné. Je vieillis, et plus je vieillis, plus je me dis que je ne peux plus perdre de temps à finir un mauvais livre.

23/02/2020

Jack Vance - Les Maisons d'Iszm

Iszm.jpgJ'ai du mal avec Vance. Jusqu'ici, je ne suis tombé, concernant son œuvre abondante, que sur des romans sympathiques mais mineurs, ou des ratages complets tels que les Chroniques de Durdane. Mais je m'accroche, vu que Jack Vance est considéré comme un classique et qu'il a le bon goût de produire le plus souvent des romans courts.

Les Maisons d'Iszm repose d'ailleurs sur un postulat intéressant. Iszm est un monde peuplé d'humanoïdes qui vivent en commensaux d'arbres qui leurs produisent des maisons. C'est d'ailleurs la seule source de richesse de cette planète: l'exportation d'arbres-maisons. Mais les habitants d'Iszm ont fait le choix de n'exporter que des variétés luxueuses. Et surtout de garder précieusement tous les pieds femelles, de façon à conserver leur monopole. Aussi les maisons d'Iszm sont-elles l'objet de convoitises, et lorsque Aile Farr, un botaniste terrien, débarque en simple touriste, tout de suite les agents de sécurité locaux pensent que sa visite ne peut être anodine. 

Roman mineur, Les Maisons d'Iszm (1954) reste toutefois un texte tout à fait sympathique, même si son héros, lui, l'est fort peu. Grincheux, toujours prompt à râler contre les contrôles qu'on lui impose, Farr a tout d'un anti-héros. Jack Vance a eu le soin de placer au cœur de son propos des éléments de politique social et économique intéressants pour l'époque. S'il n'est pas parfait, Les Maisons d'Iszm est un roman tout aussi distrayant que porteur de réflexions.

Milton Lesser - Les Chercheurs d'étoiles

Lesser.jpgTriste sort pour un livre que de finir dans une poubelle. Cela a failli être le cas pour ce roman de science-fiction ancienne publié chez Daniber en 1963, que certains collectionneurs aimerait pourtant avoir. Passons.

Passons aussi sur sa couverture mochissime, même pour l'époque. 

Quatre continents se côtoient, mais restent hermétiques les uns par rapport aux autres. Mais lorsque, dans celui des ingénieurs, qui font fonctionner l'ensemble, des jeunes atteignent l'âge adulte, ceux-ci doivent partir explorer les trois autres continents et en ramener des trophées. Aussi doivent-ils traverser le continent des agriculteurs, celui des artistes, et enfin celui des savants. 

C'est le tour cette fois-ci de trois jeunes hommes, à qui l'on remet les clés des passages entre les continents, de s'élancer. Ils vont aller de surprises en surprises.

Publié en 1953, précurseur de ce fait du thème des arches stellaire, Les Chercheurs d'étoiles, de Milton Lesser, est un roman raté, et qui plus est mal traduit. Raté, car la psychologie des personnages ne prend jamais la moindre épaisseur, au point que même celle des héros des romans du Fleuve Noir paraît en comparaison d'une richesse incroyable. Mal traduit, parce que rendu dans un style plat, qui pouvait en faire un bon roman pour la jeunesse à l'époque, mais qui n'en fait plus qu'un truc poussiéreux. Et cela est bien dommage, car il s'agissait d'un roman bâti autour de bonnes idées. 

Une curiosité bibliographique, donc, mais dont la lecture est tout sauf indispensable.