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01/06/2019

Scheer et Darlton - Perry Rhodan 1 – Opération Astrée

Rhodan.jpgQuand j'étais adolescent, j'avais trouvé dans un vide grenier un volume de la fameuse série allemande Perry Rhodan. Je ne sais plus lequel, mais j'ai le souvenir que ça m'avait bien plu. Plus de vingt ans après, y repensant brièvement, je me suis dit: et pourquoi pas jeter un oeil à cette série fleuve? Comme à l'époque j'étais un peu un collectionneur fou, j'avais déjà sous la main les premiers volumes, dans leur réédition au Fleuve Noir de 1980. Alors allons-y.

Perry Rhodan est un astronaute. Avec trois coéquipiers, il embarque à bord de l'Astrée, le premier vaisseau terrien à aller vers la lune. La mission se déroule très bien jusqu'à ce qu'un phénomène inexpliqué oblige l'appareil à se poser brutalement sur la face cachée de la lune. Avec un de ses camarades, Rhodan prend un rover pour tâcher de rejoindre la face éclairée et de communiquer avec la Terre. Mais en cours de route, ils découvrent un gigantesque vaisseau spatial extraterrestre...

Je sais, c'est le premier volume, en fait la réunion de deux épisodes, et donc forcément, ce n'est pas parfait: c'est valable pour toutes les séries. Mais je dois reconnaître que j'ai failli ne pas aller jusqu'au bout. D'une part parce que c'est très daté, et même en 1961 ce devait déjà l'être. Le récit fait très pulp des années 1920-1930, avec ces héros terriens qui s'en vont bousculer les certitudes de leurs dirigeants, mais aussi des ET, à grand renfort de bravoure et d'audace; eux, les primitifs capables pourtant de soigner un de ces tous-puissants ET atteint d'une leucémie. Car dans l'Empire arkonide, on peut voyager à travers toute la galaxie, mais pas guérir la leucémie. Curieux.
Bref, poussif, vieillot, sans grande surprise. 
Je ne suis pas sûr de me lancer dans le tome 2.

01/05/2019

Liu Cixin – Le Problème à trois corps

Cixin.jpgLorsqu'on est amateur de science-fiction, il faut reconnaître que l'essentiel des ouvrages lus dans ce genre est le fait d'auteurs anglo-saxons, et, à un degré moindre, d'auteurs francophones. Les auteurs n'existent quasiment pas sur le marché français. Or voici donc un Chinois, Liu Cixin. C'est déjà un phénomène en soit. Mais il n'est pas venu directement de Chine: comme tant d'autres, il lui a fallu l'adoubement, par la grâce d'un autre Liu, Ken, du lectorat américain pour avoir une chance de percer ailleurs, et notamment en Europe. En France, ce sont les éditions Actes Sud qui ont traduit ce roman: Le Problème à trois corps.

L'action démarre en Chine, durant la période la plus dure de la Révolution culturelle. Les différentes factions des Gardes rouges se déchirent, et les milieux intellectuels sont purgés de leurs éléments considérés comme réactionnaires. Le père de Ye Wenjie, une physicienne, est ainsi tué publiquement. Elle-même est déportée en province, contrainte de travailler à de grands chantiers de défrichement, jusqu'à ce qu'un jour elle se retrouve intégrée à une base scientifique secrète, Côte Rouge, un gigantesque radiotélescope expérimental.

Mais l'action se passe aussi de nos jours, là encore dans les milieux scientifiques. De mystérieux problèmes surgissent, empêchant des chercheurs pourtant brillant de travailler. Wang Miao, chercheur dans le domaine des nanomatériaux, voit par exemple s'afficher perpétuellement un compte à rebours l'intimant de cesser toute recherche dans son domaine. D'autres chercheurs sont morts: on dit qu'ils se sont suicidés. 

Voilà donc un roman qui est arrivé sur le marché comme LE grand truc qu'il faut lire, au point même de décrocher un prix Hugo en 2015. Un prix Hugo, donc américain, à un auteur non-anglo-saxon, qui plus est chinois, c'était tout de même un signal fort.

De fait, c'est un roman intéressant, farci d'idées parfois vertigineuses. La lecture en est aisée, et on tourne les pages facilement. Mais à mes yeux, ce n'est pas un grand roman. Sur le fond, par exemple, il n'est pas tout à fait neuf. Le postulat de scientifiques empêchés de travailler par un puissance autre, supérieure (extra-terrestre?) est strictement le même que celui de Un milliard d'années avant la fin du monde, d'Arkadi et Boris Strougatski. Durant toute la lecture je n'ai pu m'empêcher de penser que Liu Cixin s'est inspiré de ce texte. On notera par ailleurs que du point de vue du ton, ce roman de science-fiction chinoise aurait très bien pu être soviétique: on n'y trouvera pas de sexe, pas de violence gratuite, pas de jurons.

Mais là où les Strougatski livrent un récit dense, court, et ouvrant sur une fin vertigineuse, Liu se veut moderne, en produisant un texte épais croisant les fils narratifs. Et c'est là un des défauts du roman chinois: en croisant le destin de plusieurs personnages pourtant intéressants, il les survole du point de vue psychologique, et seule Ye Wenjie possède un semblant d'épaisseur. De plus, si les fils narratifs se croisent, il n'empêche que la progression de l'intrigue est totalement linéaire: les flash-backs n'interviennent que lorsqu'ils sont strictement nécessaire à l'intrigue se déroulant dans le temps présent. Et du coup, pour certain, leur insertion dans la narration est plutôt artificielle. 

Bref, ce n'est pas un grand roman, il n'en reste pas moins un bon roman qui aura eu le mérite de susciter mon intérêt pour la science-fiction venue de Chine, moi qui pour l'instant n'avait lu que les bandes-dessinées de Zhang Xiaoyu.

18/02/2019

Charlemagne-Ischir Defontenay - Star ou Ψ de Cassiopée

Star.jpgPublié initialement en 1854, Star ou Ψ de Cassiopée de Charlemagne-Ischir Defontenay est un pur OVNI littéraire. Ce n'est pas un roman, ni un recueil de nouvelles ou de poésie. C'est un traité historique et ethnographique du même genre que ceux qu'on publiait alors sur les pays d'Asie, par exemple. À ceci près qu'il concerne un autre système stellaire, celui de Star ou Ψ de Cassiopée. Les textes s'y présentent comme la traduction de manuscrits découverts dans une météorite dans l'Himalaya, puis patiemment déchiffrés. On nous donne ainsi à lire une histoire des Stariens, un peuple humanoïde créateur de plusieurs civilisations originales, qui se sont cependant effondrées sous les coups d'une terrible maladie. Une poignée de survivants a cependant pu fuir dans l'espace, pour coloniser les autres planètes du système, où ils ont rencontré là encore d'autres civilisations. 

Suivent, après cet historique, des fragments de la culture starienne: des textes littéraires, des pièces de théâtre, des poésies. La forme du livre est d'autant plus surprenante que la partie "terrienne", qui relate la découverte des documents et leur lecture, est entièrement rédigée en vers. 

Il est difficile de décrire dans l'ensemble cette œuvre hors normes, dont la date même de publication surprend, tant elle contient d'éléments absolument originaux non seulement pour l'époque, mais aussi pour les décennies à venir.

Star ou Ψ de Cassiopée est un bijou, et sa réédition chez ArchéoSF est une excellente chose.