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25/01/2020

Brandon Sanderson – Elantris

Sanderson.jpgElantris était une cité glorieuse, peuplée de demi-dieux, puissants magiciens qui pourvoyaient à tous les besoins du peuple du royaume d'Arélon, qu'elle dominait. Mais voilà qu'un jour son pouvoir s'est effondré et les Elantriens sont devenus de pauvres cadavres ambulants, immortels, mais chez qui toute douleur ne disparaît jamais.

À la suite d'une guerre civile particulièrement dure, le reste de la population s'est dotée d'un roi et d'une noblesse, issue des marchands les plus riches. Dix ans plus tard, Sarène, fille du roi de Téod, arrive pour épouser le fils du roi d'Arélon. Mais celui-ci a disparu... il est devenu un Elantrien et a été enfermé dans l'ancienne cité.

Pendant ce temps, le puissant royaume du Fjorden se prépare a faire main basse sur l'Arélon. 

Des rois, des princesses, des magiciens et des prêtres: pas de doute, nous avons affaire à de la fantasy classique. La preuve, il y a une carte. Fausse d'ailleurs, puisqu'à un moment on nous dit que le Fjorden est au-delà des mers, alors que sur la carte, il est au-delà d'une montagne. 

Premier roman de Brandon Sanderson, Elantris est, il faut l'avouer, un bon roman, à la lecture agréable et avec malgré tout quelques touches d'originalité. Cependant, c'est aussi un roman d'une facture et d'un style fort classique, sans réelle touche personnelle, comme un pur produit d'un bon atelier d'écriture américain. Il s'agit donc d'un gros pavé qui suit les destins croisés d'une poignée de personnages, apparaissant par alternance. On pourra aussi critiquer quelques rebondissements un peu faciles. 

Il est amusant de noter par exemple le fait que Sanderson se moque des théories de Joseph Campbell sur les héros, lorsqu'il parle de Hrathen, le "méchant" ("Tel un héros d'une épopée svordoise, il était descendu dans le monde souterrain – physiquement, mentalement et spirituellement – et en était revenu plus fort."), pour ensuite mieux l'appliquer à Raoden, le "gentil". Ainsi l'auteur n'a finalement pas su se débarrasser totalement de ces banalités narratives.

05/01/2020

Gregory Benford - L'Ogre de l'espace

Benford.jpgDans un futur proche (mais déjà technologiquement dépassé, vu que les scientifiques y utilisent encore des transparents), une jeune post-doctorante d'un observatoire situé à Hawaï, remarque dans des données d'étonnants flashs qui ne correspondent à aucun objet connu. Son directeur, Benjamin, lui demande de refaire les calculs, mais la chose est confirmé. Il refait alors lui-même les calculs, puis un troisième larron, britannique, se joint à l'équipe et refait les calculs, puis la femme de Benjamin, Channing, en phase terminale de cancer, refait aussi les calculs, puis des spécialistes du monde entier apportent des données et refont les calculs, puis une agence gouvernementale s'empare de la chose et refait les calculs...

Bref, je n'ai pas pu dépasser 130 pages à la lecture de L'Ogre de l'espace, de Gregory Benford. Peut-être est-ce que je travaille dans un milieu scientifique, mais les petites mesquineries, les petites rivalités entre savants me laissent froid. Le pathos ajouté avec le cancer de Channing, pour humaniser la chose, me laisse tout aussi froid. 

130 pages pour arriver au cœur du sujet (un trou noir intelligent qui arrive vers la Terre), c'est long, beaucoup trop long.

Une fois n'est pas coutume, j'abandonne.

01/01/2020

Christian Lehmann – No pasarán, le jeu

Pasaran.jpgÉric, Thierry et Andreas sont en voyage scolaire à Londres. Ayant repéré l'adresse d'un magasin de jeux vidéos, ils faussent compagnie à leur classe et le temps d'une journée, ils cherchent cette terre promise: une boutique qui leur proposerait des jeux qui ne sont pas encore arrivés en France.

Et celle-ci est exceptionnelle: non seulement elle détient des jeux rares, mais en plus ils sont à un prix dérisoire. Cependant, le vieux marchand, lorsqu'il aperçoit sur le blouson d'Andreas un insigne nazi, se trouble, et offre aux trois adolescents un jeu hors normes, L'Expérience ultime.

De fait, ce jeu est anormal: il tient sur une unique disquette mais propose aux joueurs une immersion totale dans des scènes de guerre historiques.

No pasarán, le jeu est un roman pour adolescents de Christian Lehmann, paru en 1996, en plein pendant le premier âge du jeu vidéo moderne, celui qui a vu l'apparition des premiers jeux en 3D, tels que Alone in the Dark et surtout Doom, cité à de nombreuses reprises dans le roman. Et si l'on voit que l'auteur connaît ces jeux, on ne peut qu'être frappé aussi par les descriptions qu'il en donne: du sang partout, des organes explosés, bref, de la violence – gratuite, évidemment. Sans doute n'était-ce pas l'intention première de l'auteur, mais on sent ici comme une dénonciation des jeux vidéos. Or on peut voir à l'aide de propos plus tardif de Christian Lehmann que s'il voulait amener une réflexion sur le jeu vidéo, il ne s'agissait pas pour lui de le dénoncer. On peut donc dire déjà que le roman est bancal. 

Sa dénonciation du fascisme, en revanche, est bien réelle, de même que ses considérations sur la guerre de Bosnie. Mais tout cela est servi par une plume assez plate, mettant en œuvre des personnages auxquels on peine à s'attacher.