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14/03/2020

Joe Haldeman - Le Message

Haldeman.jpgDans un futur proche, le réchauffement climatique est une réalité. L'Europe se déchire et la France et l'Allemagne se préparent à la guerre. Aux USA, le puritanisme le plus hypocrite règne: on interdit l'homosexualité, mais les étudiantes en médecine doivent tourner dans des versions évoluées des films pornographiques pour financer leurs études. 

C'est dans ce contexte plus ou moins désespérant qu'arrive l'inattendu: un message. Un message tout simple, en anglais, envoyé par un engin qui vient de l'extérieur du système solaire et qui sera là dans trois mois.

C'est sur ce postulat tout simple que Joe Haldeman construit un formidable petit roman, Le Message (2002). Un roman court, qui se lit d'une traite, mais original car construit sur un mode narratif peu employé, du moins dans les littératures de l'imaginaire: les chapitres sont très courts, chacun est centré sur un personnage, et l'enchaînement se fait en fonction des rencontres entre personnages. Ainsi le premier chapitre est consacré à Aurora Bell, l'astronome qui a découvert le message; le second est centré sur Daniel Jordan, un journaliste qu'Aurora vient de rencontrer; le troisième à Norman Bell, le mari d'Aurora, brièvement croisé, etc. L'ensemble est linéaire, mais chaque partie donne l'impression que le narrateur est un écureuil qui saute de branche en branche. C'est brillant. Et cela permet en quelques pages de donner une image particulièrement riche de cette société future désespérante. Roman peu connu, Le Message mérite d'être lu encore plus de nos jours qu'à l'époque de sa parution.

08/03/2020

Anbleizdu et M. A. Izu - Le Rêve d'Arthur

Arthur.jpgJe n'ai guère l'habitude de parler ici de livres pour enfants. Même pas de BD. Mais j'ai eu l'occasion il y a quelques jours de rouvrir celui-ci, offert à ma fille il y a quelques années. Et ma foi, j'ai eu envie de le signaler, modestement, d'une part parce que c'est un excellent livre, et d'autre part parce qu'il est le fait un petit éditeur régional, les Éditions du Dahu, tout à fait méritant.

Bref, voici Le Rêve d'Arthur, d'Anbleizdu et M. A. Izu. Je ne sais qui se cache derrière ces pseudonymes, mais tous deux nous convient à découvrir la curieuse lubie d'Arthur, un ours débonnaire: Arthur veut voler. Évidemment il y parviendra, avec le soutien d'un petit garçon au chapeau étrange.

Si vous voulez savoir comment, il vous faudra ouvrir ce bien beau livre, tout simple, mais au magnifique dessin et aux couleurs chaudes. 

Pour les Normands: les éditions du Dahu seront présentes aujourd'hui même au salon Arelaune en Livre, à la Mailleraye, tout près de Rouen. Allez-y donc pour découvrir leur production!

Arelaune en Livre.jpg

08:17 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

03/03/2020

Romain Benassaya - Arca

Benassaya.jpg2147. Sorany est une jeune étudiante qui a fuit la colonisation forcée de Mars en s'engageant auprès du professeur Henri Stern pour une mission d'exploration et d'étude d'Encelade, un satellite de Saturne. Une sonde révèle un jour l'existence d'un réseau de tunnels qui ne peut être naturel. Et lors d'une sortie d'exploration, Sorany découvre l'Artefact, c'est-à-dire une matière étrange, douée de particularités physiques anormales.

2157. Sorany a été bombardée experte de l'Artefact et se retrouve embarquée à bord d'Arca, un immense vaisseau spatial, avec 3600 membres d'équipage, le premier à être lancé vers une autre étoile. En effet, même si l'on ne comprend toujours pas comment il agit, on s'est rendu compte que l'Artefact pourrait permettre de voyager plus vite que la lumière.

Premier roman de Romain Benassaya, Arca (2016), est pour moi une grosse déception, et pour tout dire, je n'ai pas pu aller au-delà de la première partie: la lecture s'est pour moi arrêtée à la page 174.

L'idée de départ n'était déjà guère originale, mais après tout, j'ai voulu laisser sa chance à un nouvel auteur, qui aurait pu apporter du neuf à un vieux thème. Hélas, c'est épouvantablement mal écrit. Les personnages n'ont aucune épaisseur et pourraient, et c'est d'ailleurs souvent le cas, voir leur nom simplement remplacé par leur fonction. Ainsi le commandant d'Arca est "le commandant", et Henri Stern est le plus souvent nommé "le professeur". Et comme on ne sait pas réellement ce qu'il peut bien enseigner (la biologie? la paléontologie? la géologie? autre chose?), il restera sans cesse "le professeur". Donnons un petit exemple avec la page 148 (de l'édition en poche) :

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Cette absolue pauvreté de vocabulaire a pour résultat un style épouvantablement lourd, chargé de répétitions. L'auteur aurait pu se donner la peine de diversifier les appellations du "professeur", dont le prénom est après tout "Henri", et qui, en tant qu'amant de Sorany, aurait pu être "Fifi" ou "Loulou", ou tout ce que vous voulez comme surnom pour varier un peu dans cette monotonie.

Et le pire est que l'on se retrouve aussi des répétitions dans la structure. On peut lire p. 135:

"Jupiter ne cessait de grossir. La planète n'avait plus l'apparence d'une étoile un peu plus brillante que les autres, mais était devenue une boule de lumière rouge pâle, se distinguant clairement des autres astres."

Un passage qui a tout de suite un goût de déjà vu, puisque 14 pages auparavant, on pouvait lire:

"[...] elle fut surprise de voir Jupiter déjà si brillant au travers du plafond vitré. L'astre, point rougeoyant seulement un jour plus tôt, ressemblait à présent à une boule de lumière vive, clairement distincte des autres étoiles."

Ajoutez à cela quelques anglicismes agaçants:

"Frank observait lui aussi la foule depuis une passerelle interdite au public. Ses lentilles magnifiaient sa vision [...]."

C'est superchouette, des lentilles qui améliorent le paysage et le rendent beau! 

Donc voilà. J'ai abandonné. Je vieillis, et plus je vieillis, plus je me dis que je ne peux plus perdre de temps à finir un mauvais livre.