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10/11/2019

Futur Immédiat - Alien Nation

AlienNation.jpgIl n'y a pas à dire, le titre français de ce film est bien trouvé: alors qu'il est sorti en 1988, l'action est supposée se passer en 1991. Futur immédiat, alias Alien Nation, est un film de Graham Baker, et aussi bien son affiche que la filmographie du réalisateur (elle comprend le Beowulf avec Christophe Lambert) ont de quoi faire peur. Mais c'est un tort.

Un énorme vaisseau spatial est arrivé non loin de Los Angeles. À son bord? Des centaines de milliers d'ET humanoïdes, anciens esclaves d'une autre espèce, échoués là et incapables de repartir. Ils sont forts, un peu plus grand que les humains, très intelligents et adaptables: de fait, ils ont été créés pour subsister dans les environnements les plus hostiles. 

Mais il n'y a pas de place pour eux sur Terre. Ils deviennent les nouveaux parias, les nouveaux habitants des ghettos de Los Angeles. Un jour qu'un duo de policier est en patrouille, une attaque a lieu dans une épicerie. Les deux inspecteurs interviennent, mais l'un d'eux est tué dans l'action. Le survivant, Matthew Sykes, accolé d'un nouvel assistant, un extraterrestre qui vient d'être promu, va se mettre en tête d'enquêter sur l'affaire, contre l'avis de sa hiérarchie.

Clairement, Futur Immédiat est un bon film. Scénarisé par Rockne O'Bannon, le créateur de Farscape, il est bâti sur une intrigue policière certes classique (une histoire de trafic de drogue), mais qui sert parfaitement le propos politique et sociologique, une métaphore évidente du racisme américain. La réalisation de Graham Baker est efficace, et du fait qu'il n'y a quasiment aucun trucage, étant donné l'environnement contemporain et l'absence totale de technologie ET, c'est aussi un film de science-fiction qui a vraiment bien vieilli. 

On notera qu'en 2009, le Sud-Africain Neill Blomkamp ne s'est pas privé pour repomper intégralement le principe du film pour en faire son District 9.

AlienNation2.jpgAlors, dans la foulée, j'ai voulu jeter un oeil à la série, Alien Nation. Pour l'instant, je n'ai vu que le pilote, réalisé par Kenneth Johnson (auteur de l'excellente série V), et s'il faut se faire au changement d'acteur principal, il n'empêche que ce pilote est réellement bon, mettant en place un cadre, une intrigue et des personnages qu'on a envie de suivre. Ça tombe bien, j'ai tout le coffret (uniquement en anglais, hélas: les DVD sont inédits en France).

20:24 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)

V - les séries originelles

V-1.jpgS'il est une série qui a marqué mon enfance, avec Galactica, c'est bien V. En France, elle était diffusée sur Antenne 2 alors que j'étais au collège: il est certain que j'ai dû rater quelques épisodes, et pourtant certaines scènes m'ont marqué pour toujours.

Hélas, se procurer cette série, ou plutôt ces séries, en DVD relève du casse-tête. Créée par Kenneth Johnson en 1983, sa production a été plus ou moins chaotique: en trois ans, il y aura donc eu non pas trois saisons, mais deux mini-séries de deux et trois épisodes chacune, et une série de 19 épisodes, avec à la clé des modifications du casting concernant les personnages secondaires, quelques incohérences inévitables et des changement de générique réguliers, le meilleur étant assurément l'inquiétant générique de la deuxième mini-série, La Bataille finale:

Le synopsis de V s'inspire essentiellement du roman Ça ne peut arriver ici, de Sinclair Lewis, et surtout de la fameuse nouvelle de Damon Knight "Pour servir l'homme". 

De quoi donc est-il question? Alors que sur Terre, c'est la routine habituelle de la Guerre Froide, avec son lot de conflits en Amérique latine, une armada de gigantesques vaisseaux extraterrestres  arrive, plaçant un vaisseau au-dessus de chaque grande ville. Le secrétaire général de l'ONU, bientôt suivi par le journaliste Mike Donovan, est invité à un premier contact. 

Les Visiteurs se présentent comme amicaux: ils viennent chercher sur Terre les ressources dont leur monde manque, et en échange, ils fourniront à l'Humanité leur science et leur technologie avancée.

Mais rapidement certains se rendent compte que des personnes disparaissent. Mike Donovan enquête, et découvre que les Visiteurs ne sont pas là pour d'obscurs composants chimiques, mais pour l'eau, et surtout la nourriture – les Humains occupant une place de choix au menu.

Jusqu'ici, voilà un synopsis on ne peut plus classique dans l'histoire de la science-fiction. Et V, il faut bien le dire, a des défauts, surtout au niveau du scénario et de la cohérence interne. Si dans les deux mini-séries, les Visiteurs ont une voix particulière, elle disparaît dans la série elle-même. Dans cette même série, Bates, devenu le dirigeant de Los Angeles, échappe à l'emprise des Visiteurs grâce à un bracelet qui, s'il venait à mourir, libèrerait dans l'atmosphère une toxine mortelle aux extraterrestres. Mais lorsqu'il meurt quand même, il ne se passe rien. Les épisodes finaux de la deuxième mini-série et de la série proposent des raccourcis calamiteux pour arriver à la fin. J'en passe, et des meilleures. Toujours dans la série elle-même (mais pas dans les minis), on peut constater que les visiteurs subissent comme les humains la mode du brushing gonflé aux hormones, et la guéguerre permanente entre Diana et Lydia vire rapidement à la querelle de mégères (qu'on songe à l'épisode grotesque où elles sont obligées de se livrer à un combat judiciaire). 

Mais... C'est aussi une série très bien réalisée, dotée de trucages qui tiennent toujours relativement bien la route pour l'époque et pour une production télévisuelle. Les personnages sont très bien écrits – et servis par des acteurs remarquables –, et les scénarios de chaque épisode sont suffisamment bien construits pour qu'aucun ne soit ennuyeux. Bref, on vibre et on trépigne pour cette petite bande d'aventuriers qui apprend à s'organiser, au départ avec fort peu de moyens, et à faire face au pire, avec des hauts et des bas. On notera aussi quelques petits détails qui montrent que les scénaristes connaissent fort bien la SF et n'improvisent rien, entre la souris de laboratoire nommée Algernon, les ET accueillis par une fanfare qui joue le thème de Starwars, les mentions d'Arthur Clarke et de Ray Bradbury. 

Donc oui, malgré tout ses défauts, V est une vraie bonne série classique qu'il faut voir.

Encore faut-il la trouver, car comme je le disais plus haut, trouver les DVD relève du casse-tête. Personne n'a songé – ou n'a pu – éditer l'ensemble en un seul coffret. La série finale n'a longtemps été disponible qu'en zone 1. Heureusement, que ce soit pour les mini-séries ou la série, chaque coffret est doté de la version française ou de la version originale sous-titrée. Bien sûr, cela a un coût que d'acquérir tout cela par petits bouts, mais ça en vaut la peine.

14:05 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)

12/06/2016

Sarik Andreasyan - Survival Game

85237.jpg J'aime rechercher, dans le domaine de la SF, des petits films. Ceux qui n'ont pas forcément de gros budgets, mais qui compensent par plus de liberté, de créativité. Voici donc un film russe qui porte le titre de Survival Game en français (sic), mais dont le titre original était Mafia. Jeu de survie, de Sarik Andreassian. Oui, j'écris le nom du réalisateur en translittérant à la française, même si sur le DVD il est écrit Andreasyan, à l'anglaise.

Car comme d'ordinaire, c'est traduit de l'anglais. C'est fabuleux. Tous les films russes qui paraissent directement en DVD sont traduits de l'anglais. Cette fois-ci je remercie donc Mediadub International à ce travail de mercenaire, qui consiste à faire ce qui n'est absolument pas admissible: une traduction de traduction. J'ai assez relevé ici que ça n'abouti qu'à des catastrophes, surtout avec des doublages ou des sous-titres, pour lesquels il faut faire dense et donc souvent approximatif. 
Pas de bol, en plus: ce DVD n'a pas de VO. Il m'a donc fallu voir la chose en VF, et donc avec des voix dont on ne peut pas dire qu'elles étaient passionnées. 
Mais passons sur ça, et parlons du film.
La disparition du mot "mafia" du titre est dommageable, car le coeur même du scénario repose justement sur l'adaptation d'un jeu portant ce nom.
Le principe est archi-connu: un jeu, mi-maillon faible, mi-télé réalité, avec chaque jour l'élimination d'un des candidats. Une élimination physique, puisque la défaite se traduit par la mort. Archi-banal me direz-vous, depuis le fameux Battle Royale de Kinji Fukasaku, sans compter les Hunger Games, ou même sans remonter jusqu'au Prix du Danger, d'Yves Boisset (1983).
Survival Game, disais-je, adapte un jeu de société soviétique, Mafia. Les joueurs sont divisés en deux groupes, l'un plus important que l'autre, le groupe minoritaire étant composé de mafieux, qui doivent éliminer à chaque tour un joueur. A charge pour les membres du groupe majoritaire de démasquer les mafieux avant d'avoir été tous éliminer.
Dans le film d'Andreassian, le jeu fait l'objet d'une adaptation télévisuel. Nous sommes à Moscou, en 2072. Les candidats, onze en tout, sont volontaires, sauf deux qui sont des prisonniers, lesquels ne gagneront pas d'argent mais seulement leur liberté. Chacun vient pour une cause qui lui est propre. Une ballerine mutilée par un accident et qui rêve de se payer l'opération qui relancera sa carrière; un milliardaire qui pense jouer là un ultime pied de nez à ses héritiers; un homme, malade incurable, qui veut ainsi offrir à sa famille une sécurité financière, etc.
Tous ont subi des tests avant de participer au jeu, des tests qui ont visé à déterminer quelle est leur plus grande peur. Car quand un candidat est éliminé, il meurt... mais il meurt dans une mise en scène qui joue sur sa peur. Ainsi celui qui a peur de la noyade se retrouve sur une minuscule barque, sur la mer, entouré de requins. 
Les acteurs jouent le jeu mais sans plus. Ils sont honnêtes. La réalisation est intéressante, et on remarquera tout particulièrement les décors, très inspirés d'un HR Giger cyberpunk. Si la fin est un tantinet décevante, Survival Game reste un bon film qui mérite le détour.