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04/01/2020

Nicolas Winding Refn - Drive

Drive.jpegJe lis et ne regarde qu'assez peu de polar. J'ai beaucoup de mal avec tout ce qui est contemporain et pourrait me rappeler notre simple présent. Cependant, il y a longtemps déjà que Drive, de Nicolas Winding Refn (2011), m'attirait, tant les retours positifs à son sujet étaient nombreux, et surtout en raison de la fabuleuse musique de Cliff Martinez.

Ryan Gosling y incarne un conducteur hors norme. Le jour, il est à la fois garagiste et cascadeur pour le cinéma. La nuit, il est chauffeur pour malfrats. Parfait pilote, il leur permet d'échapper à la police après leurs cambriolages. Perfectionniste dans sa pratique, il est pourtant un grand timide, et c'est tout juste s'il ose aborder sa charmante voisine, jeune mère dont le mari est en prison. Pourtant, l'amitié - et sans doute plus -, nait entre eux. Rien ne change lorsque le mari en question sort de prison. Et quand celui-ci se voit obligé par des truands de réaliser un nouveau casse, il s'offre comme pilote. Mais tout tourne mal et le mari est abattu. 

Drive est un film étonnant, énorme. Basé sur une intrigue banale, son angle d'attaque, le jeune conducteur, est remarquable. Anonyme, on ne sait d'où il sort, ce qu'il a vécu. On sait juste qu'il a de l'or dans les mains dès qu'il s'agit de toucher une voiture. Au premier abord, il a l'air d'un gentil hypertimide. Un gentil dont la violence fulgurante éclate régulièrement tout au long du film. Un gentil qui peut de sang froid pulvériser la main de quelqu'un à coup de marteau. Il se distingue en fait très peu de ses adversaires.

Et dans ce rôle, Ryan Gosling est admirable. Même si j'ai sans arrêt eu en tête la phrase "Ryan goes to Hollywood", tant son faux air avec Holly Johnson n'a eu de cesse de me frapper.

La réalisation est angoissante à souhait, et elle est merveilleusement servie par la musique de Cliff Martinez.

Drive est un grand film.

19:11 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)

Christian-Jaque - La Tulipe noire

Tulipe Noire.jpgVoici un vieux souvenir d'enfance. J'adorais alors les péplums et autres films de "cape et d'épée", et j'ai gardé le souvenir d'avoir adoré La Tulipe noire de Christian-Jaque (1964). Mais que vaut encore le film, passé quelques décennies?

Dans le Roussillon, à la veille de la Révolution, un brigand surnommé La Tulipe noire s'attaque aux nobles et les pille lorsqu'ils ont le malheur de se déplacer. Il signe ses méfaits d'une tulipe noire. L'officier de police La Mouche est persuadé qu'il s'agit de Guillaume de Saint-Preux, un libertin qui fréquente l'épouse du fermier général. Or, lors d'un duel, La Mouche parvient à marquer la joue de la Tulipe noire d'un coup d'épée. 

Mais Guillaume de Saint-Preux se tire d'affaire grâce à son frère, Julien, qui lui ressemble comme un jumeau. Idéaliste, Julien épouserait volontiers la cause de la Révolution à venir. Et il découvre avec effroi que Guillaume n'est finalement d'un profiteur qui n'a rien d'un justicier. Pourtant, il endosse le costume de la Tulipe noire de bon coeur. 

La Tulipe noire de Christian-Jaque, c'est un peu Zorro en Roussillon. La base de l'histoire n'est nullement tirée du roman éponyme d'Alexandre Dumas, mais elle semble en revanche pompée sur le Mandrin de René Jayet (1947-1948). On ne cherchera pas ici de subtilité, mais plutôt de l'aventure bon enfant, avec un gentil héros, et des méchants bien neuneus comme ils se doivent de l'être. Alain Delon, dans son double rôle, en fait des tonnes, mais il le fait bien. Francis Blanche, en argument comique, est parfait. Les astuces du réalisateur pour faire tenir deux personnages joués par un même acteur à l'écran sont remarquables. 

Bref, pour se détendre, La Tulipe noire fonctionne toujours.

18:57 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)

07/12/2019

Alien Nation - la série

AlienNation2.jpgJe parlais il y a peu du film Alien Nation, plus connu en France sous le titre de Futur Immédiat, Los Angeles 1991, excellent film de science-fiction.

Une série en a été tirée, dans la foulée. Pilotée par Kenneth Johnson, elle n'a duré que le temps d'une saison et d'une poignée de téléfilms.

La série reprend le postulat et les personnages du film: nous sommes au début des années 1990, soit deux ou trois ans dans le futur. Un gigantesque vaisseau extraterrestre s'est écrasé dans le désert de Mojave, avec à son bord 250000 "arrivants", qui sont pour l'immense majorité des esclaves, et pour certains d'entre eux des gardiens. Tous viennent de la planète Tencton, dont la culture est profondément inégalitaire et basée sur des castes. 

Tout ce petit monde s'est retrouvé, après une période de quarantaine, intégré bon an mal an à la population de la ville de Los Angeles. 

Alien Nation nous fait découvrir, au gré de sa poignée d'épisodes, la culture des Tenctonais, qui sont humanoïdes, et ont un intellect assez semblable au nôtre. À ce titre, les scénaristes ont fourni un gros travail pour penser ces êtres dans leur ensemble: leur physiologie, bien sûr, mais aussi leurs mœurs, leurs coutumes, leurs religions, et même leur langue: une langue à clics, comme le khoisan,  ce qui a dû donner bien des cauchemars aux acteurs.
Mais Alien Nation, c'est aussi une réflexion sur les USA et leur société. Une société mixte, qui, si elle est démocratique, reste aussi inégalitaire, les nouveaux venus étant souvent les mal venus. D'emblée, la série nous montre des Noirs, anciens esclaves, réagir comme des dominants face aux arrivants, clamant des slogans du même type que les "On est chez nous" des pseudo-Français de souche. Chaque épisode s'empare ainsi d'un thème différent permettant de scruter la société américaine: racisme, argent, sexe, tout y passe.

Enfin, Alien Nation, c'est une belle histoire d'amitié, entre le détective Sykes, la quarantaine, divorcé, une grande fille étudiante, homme potache et bordélique, éternel adolescent, et le détective Francisco, arrivant, qui voudrait bien devenir un Américain modèle, bon père de famille, et en même temps désireux de conserver ses traditions. Tous deux peuvent s'engueuler, voire se battre, mais ils deviennent vite inséparables, surmontant leurs différences, apprenant chacun à faire des concessions. 

Chaque épisode est aussi centré sur une affaire policière, une énigme. Et il faut bien avouer que si elles sont classiques, elles n'en restent pas moins très bien troussées. 

Bref, cette série a toutes les qualités: un arrière plan fouillé, des personnages attachants, des histoires prenantes, une réalisation soignée, qui a d'autant moins vieillie qu'elle fait peu recours aux trucages. Les acteurs sont remarquables, tant leur jeu est naturel, y compris lorsqu'ils doivent jouer des scènes hors normes, telle par exemple celle de l'accouchement de Susan Francisco.

J'oserai du coup dire que c'est sans doute une des meilleurs séries de science-fiction que j'aie pu voir ces dernières années. 

Et pourtant... elle est introuvable en français. Il existe un coffret comprenant l'intégralité des épisodes, mais les seuls sous-titres qu'on y trouve sont en anglais. De plus, la véritable intégrale, incluant les téléfilms qui ont été tournés par la suite pour clore la série interrompue trop tôt, n'est plus disponible dans le commerce. Pour avoir accès, il faut avoir recours... au piratage! Heureusement pour les anglophones médiocres comme moi, les aimables pirates ont pensé à leur conserver leurs sous-titres anglais.

Bref, une série majeure... et quasi-oubliée faute d'une distribution correcte. Un gâchis.

15:46 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)