Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/02/2013

2267 L'Ultime croisade

 

2267, ultime croisade saison 1.jpgJe suis bon public en matière de cinéma et série télé, et affronter des navets ne me fait pas particulièrement peur... ceux qui suivent ce blog le savent. Mais là, attention, ça va être du lourd, du genre à mériter une analyse chez Nanarland. Je veux parler de 2267 L'Ultime croisade, une courte série qui se place dans la continuité de Babylon 5. Une création de J. Michael Straczynski, donc.

 

Dans un futur très lointain pour nous, et assez proche pour les personnages de Babylon 5, les Drakhs ont attaqué la Terre et ont semé dans son atmosphère un virus incurable qui fera que tous les habitants de cette planète seront tués dans un délai de cinq ans. Une quarantaine est immédiatement décrétée, et les Humains de la diaspora – si on peut appeler cela ainsi – décident d'envoyer un super-prototype de croiseur, L'Excalibur, à la recherche des Drakhs et surtout d'un remède au virus.

Ca, c'est le principe. Venons-en à la réalité.

De la bataille initiale contre les Drakhs, on ne verra rien. Tant pis. Ca aurait pourtant pu faire un bon pilote, mais non. En revanche, dès le départ, l'Excalibur affronte un vaisseau drakh et même capture son commandant. On pourrait se dire : « hourrah, ils vont trouver les autres Drakhs fastoche avec ça ». Ben non. Le Drakh captif a juste besoin de dire « Je ne parlerai pas », pour qu'on ne l'emmerde pas plus que ça. Exit le bonhomme, aucune utilité. Bon, il faut dire qu'avec sa tête – oui, parce que si les Drakhs s'appellent comme ça, c'est quand même bien parce qu'ils sont reptilien, merci Enemy Mine – il ne nous manquera guère.

La série, au lieu d'être un vrai feuilleton avec intrigue linéaire, ne sera finalement qu'une succession d'épisodes sans liens entre eux, façon Star Trek. Oups. Je l'ai dit. Star Trek. Compter les pompages éhontés faits aux dépends de cette prestigieuse série serait fastidieux. Je me contenterais par exemple de signaler que l'épisode 2 de 2267 L'Ultime croisade est un plagiat direct de Star Trek Insurrection, film pourtant lui-même pas bien jojo et sorti à peine un an avant. Eh bien avec ça Straczynski parvient à faire pire. Car évidemment il est toujours possible malgré un certain manque d'originalité, de faire quelque chose de réussi – mais non. Pas un épisode sans une grosse ficelle, un truc qui cloque, un fil narratif inabouti. Ca tient rarement debout tout seul.

On ne compte pas non plus les absurdités scientifiques – parce que même si c'est de la SF, il y a un minimum de crédibilité à respecter. Donc non, M. Straczynski, les antivirus ne s'extraient pas dans une mine à ciel ouvert. Non, on ne fait pas l'archéologie d'une planète entière en gratouillant cinq minutes un bout de mur en ruines – qui évidemment révélera l'histoire entière du monde. Non on ne demande pas à un simple troufion de composer le code d'entrée d'un vaisseau totalement inconnu – et le gars y parvient sans hésiter, trop fort, l'équipage de l'Excalibur. Enfin, non, même en étant un génie de la linguistique, on ne peut pas comprendre une langue extraterrestre en une nuit blanche.

Je passe sur les images de synthèse pourries, et sur le design des ET franchement risible – c'était déjà le défaut de Babylon 5 (même si ici les rastas verdâtres en costume-cravate, c'est franchement extrême). Je passe aussi sur les acteurs, qui n'y croient jamais. On les comprend.

Il paraît que Straczynski s'est maintenant réfugié dans le comics : ma foi je plains les amateurs de ce genre. Je n'aime pas les comics, mais ils ne méritaient pas ça.

Quant à moi, ça m'apprendra à acheter un coffret de série sans me renseigner avant. Certes c'était de l'occasion, mais quand même.

 

09/01/2013

Eolomea

 

Du cinéma de science-fiction est-allemand, je ne connaissais jusqu'ici que Dans la poussière des étoiles (Im Staub der Sterne), improbable planet opera kitschissime, avec dictateur de pacotilles et danseuses nues. Je vous en colle une image, histoire de vous montrer à quoi cette étonnante chose peut ressembler :

im-staub-der-sterne-original.jpg


 

Mais comme en matière de cinéma de SF ancien, je n'ai pas vraiment froid aux yeux, j'ai voulu tester Eolomea, film de Hermann Zschoche sorti en 1972. Certes, les deux films ne naviguent pas dans les mêmes eaux. Eolomea est clairement une superproduction, internationale qui plus est, avec la participation de plusieurs pays de l'ex-bloc soviétique. Ainsi l'URSS est présente avec le grand acteur Vsevolod Sanaiev, ainsi qu'avec Boris Travkine (Ilya Mouromets, L'Arc-en-Ciel lunaire, Soy Cuba, entre autres) aux effets spéciaux. Plein de beau monde, donc. Mais de quoi est-il question ?

Eolomea 1.jpg

 

Dans un futur proche, l'humanité a essaimé sur la Lune et sur quelques astéroïdes, où elle entretient des bases dont la plus importante est Margot. Mais voilà que Margot signale la mystérieuse disparition, coup sur coup, de huit astronefs. Et personne ne semble savoir où ils ont pu disparaître, sans laisser la moindre trace. Seul le professeur Oli Tal (Rolf Hoppe) ose avancer l'hypothèse de particules d'antimatière, sans que personne ne le croie. Aussi le conseil international chargé de gérer l'exploration spatiale, avec à sa tête Maria Scholl (Cox Habbema) décide-t-il de stopper net tout déplacement de vaisseau jusqu'à ce qu'on en sache plus. Maria Scholl se doute d'ailleurs que Oli Tal en sait plus qu'il ne veut bien le dire : lorsqu'elle lui apprend que sa fille se trouvait sur le dernier vaisseau disparu, Tal ne semble pas en être troublé outre mesure... Scholl enquête rapidement et découvre que par le passé, Tal a été littéralement humiliée, ainsi qu'un autre scientifique nommé Pierre Brodsky (Petar Slabakov) après avoir annoncé la découverte d'un possible signal extraterrestre qu'ils ont nommé « Eolomea ».

Eolomea 2.jpg

Si si, c'est bien la directrice de l'agence spatiale mondiale... le temps d'un bal costumé

 

Eolomea a bien des défauts. Zschoche ne jouit pas d'un immense talent (le comparer à Tarkovski ou à Kubrick comme le fait la jaquette du DVD est un brin exagéré), et l'on trouve régulièrement quelques défauts de montage assez visibles. Mais les acteurs sont vraiment bons, à commencer par la belle Cox Habbema dans un rôle surprenant pour l'époque : une jeune femme qui dirige une organisation mondiale !; mais aussi Ivan Andonov et bien sûr Vsevolod Sanaiev, tous deux parfaits en astronautes désabusés et portés sur l'alcool. Et ce qui compte surtout est la qualité du scénario, particulièrement original, ainsi que le soin qui a été apporté à sa contextualisation. Le film est clairement crédible. Il n'y a nulle exagération, nulle surenchère dans ce futur proche, pacifié, décrit en détail non pas de façon directe et lourde, mais par petites touches, dans les conversations, dans les décors.

Eolomea 3.jpg

Le robot a un bras cassé, et est un bras cassé

Certes, on y trouve sans doute le robot le plus idiot de tout le cinéma de SF – avec une allusion lourde aux lois d'Asimov -, mais à côté de cela, des personnages attachants, vivants, profonds.

 

Et puis il y a ce final, avec ce propos ouvertement optimiste, réjouissant, qui invite les scientifiques à sortir de leur torpeur, à faire preuve d'audace. Eolomea est un film qui fait du bien, et cela tranche franchement avec l'idée que l'on se fait d'une RDA grise et tristounette. Propagande, me direz-vous ? Oui, mais pas pour un régime politique, car tout propos idéologique est soigneusement évité, et cela évite ainsi au film de vieillir.

Eolomea 4.jpg

 

S'il avait été tourné en Occident, il ne fait nul doute qu'Eolomea aurait été considéré depuis longtemps comme un petit classique de la SF, comme peut l'être son strict contemporain Silent Running de Douglas Trumbull.

 

Eolomea jaquette.jpg

 

Eolomea n'est pas disponible en France. Il est possible de s'en procurer une version remasterisée et avec sous-titres en anglais éditée par First Run Features, soit à l'unité, soit dans un coffret intitulé The DEFA Sci-Fi Collection, qui contient aussi Dans la poussière des étoiles et L'étoile silencieuse. L'ensemble ne coûte d'ailleurs pas très cher et peut se commander aisément.

 

 

 

02/04/2012

Greg et Colin Strause - Skyline

Bon, vous allez me dire que je n'ai pas de chance en matière de cinéma. J'ai peu l'envie actuellement de voir des films sérieux, même s'il m'en reste une pile à regarder. Le travail, les soucis, tout ça. Bref, il me faut de la détente. Alors j'essaie des trucs de SF parfois improbables (cf. Star Cruiser), ou des choses hollywoodiennes comme ce Skyline. Là, j'aurais dû me méfier. Ben oui: Greg et Colin Strause sont les deux gugusses qui ont commis un Alien vs Predator. Un crossover, comme on dit. Un de ces trucs créés lorsque plus personne n'a d'idée de scénario et qu'on en est réduit à se dire: "on va prendre deux gros balèzes et on va les faire se rentrer dedans, ce sera fun". Les comics en sont plein, c'est dire si la BD américaine est intéressante. Mais bref, au cinéma c'est pareil: ça ne vaut pas un pet de mouche (si encore il s'en trouvait un pour tenter ET vs Howard le Canard... même pas!).Skyline_Poster.jpg

Alors voilà, je me retrouve avec le DVD de Skyline. Et ça commence mal: un groupe de jeune gens qui réussissent l'exploit d'être à la fois des gros beaufs et pleins aux as. Il n'y en a pas un dans le lot pour rattraper l'autre. Voilà donc qu'ils font la fête dans l'appartement de luxe de l'un d'eux, et que finalement il n'en reste plus que six pour la nuit. Sauf que durant la nuit, d'étranges lumières bleues apparaissent devant les fenêtres et qu'un des gars est littéralement happée par elles. Ca y est, les ET sont là, et ils ne nous veulent pas du bien. Et en plus de ça, même s'ils ne nous ont jamais rendu visite, ils connaissent déjà parfaitement la psychologie humaine, au point de savoir hypnotiser...

Tais-toi, crétin, c'est extraterrestre. On ne peut pas comprendre.

Oui, mais quand même. Donc, deux des cinq restants montent sur le toit et découvrent que voilà des gros vaisseaux ET planent (ou gravitent?) au-dessus de la ville. Chic, on n'avait pas vu ça depuis... ouhlà, l'année dernière au moins. On peut dire que la série V aura marqué les esprits. Et puis de ces vaisseaux sortent des trucs plus petits, façon pieuvre, qu'on a déjà vu dans Matrix. S'ensuit une scène dans l'appartement d'un vieux qui vient tout droit de La Guerre des Mondes de 1953 (comme toute la trame générale du film, grosso modo). Mais il y a plus drôle: ces gros vaisseaux ET sont de gigantesques aspirateurs à être humains. Si si: d'une altitude qu'on peut estimer à à peu près 100 m, ils parviennent à aspirer les humains, et visiblement les humains seulement: pas les pots de fleur, ni les youkis, ni les poubelles. Du tri sélectif des déchets, quelque part...

Mais tais-toi donc: c'est extraterrestre. On ne peut pas comprendre.

Oui mais quand même. Alors les cinq gugusses, rejoint par le gardien, sont coincés dans l'immeuble. Et lorsqu'ils cherchent à en sortir, deux d'entre eux se font écraser la tronche façon Scrat par un mammouth, sauf que là c'est par un ET géant, haut comme une maison. Et les gugusses ne l'ont pas vu venir avant de sortir.

Ben oui mais ce sont des extraterrestres. Ils ont peut-être un cloaking device, comme les Romuliens dans Star Trek?

Non. Ce sont les héros qui sont simplement bêtes: ils ne regardent pas par la fenêtre, voir si le temps est beau, avant d'aller se promener. Bon, il n'empêche que de tous les protagonistes principaux, et en dehors de deux poufs assez négligeables, les deux plus importants à se faire tuer en premier sont évidemment le noir (1ère place) et le chicano (2e place). Le couple survivant, on se rassure, est bien blanc. Ouf: c'est du film hollywoodien pur jus. On notera que le noir se fait écrabouiller comme une merde alors que le chicano tente une résistance héroïque.

Peut-être que les ET les trouvent meilleurs justement, parce que...

Parce qu'ils recherchent des cerveaux? Ah oui, c'est ballot, je vous dévoile la fin du film. Mais on s'en fiche, hein, vous ne chercherez pas à le voir, rassurez-moi? Parce que oui, c'est effectivement ça. Les méchant ET, ils attirent les humains dans leurs gros vaisseaux super costauds façon cube borg en mieux (ça aussi, un beau pompage: merci Star Trek), et ils assimilent. En gros, ils décapsulent les bonhommes, récupèrent les cerveaux et les collent dans des corps de ET. Ben oui, les ET, c'est comme les scénaristes actuels d'hollywood, ça n'a pas de cerveau, c'est obligé de prendre celui des autres. C'est ballot, vous dis-je.

Sur ce, hop, comme Star Cruiser, en vente, et pas cher!