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25/12/2020

Jean et Doris Le May - Les Créateurs d'Ulnar

Ulnar.jpgLe Bételgeuse, un vaisseau d'exploration scientifique, armé par la Fédération Galactique, découvre par hasard un système stellaire hors-normes: il est en effet formé de trois soleils autour desquels gravitent sept planètes, formant un ensemble stable improbable dans la nature. De toute évidence, ce système a été artificiellement façonné.

Une partie de l'équipage va donc rester à bord, tandis que le reste s'en va explorer l'une des planètes. Mais il ne faut que peu de temps pour que chacun finisse par se découvrir d'étranges pouvoirs de création. Ce monde idyllique pourrait-il n'être qu'un piège mortel?

Les Créateurs d'Ulnar, de Jean et Doris Le May (1972), prend place dans une série d'œuvres du duo dans lesquelles il n'est pas question d'une enquête d'Interco, mais plutôt de la découverte de mondes étranges, avec un roman dans lequel la poésie et la fantaisie ont autant d'importance que l'intrigue elle-même. Sans doute n'atteignent-ils pas ici le niveau des Fruits du Metaxylia ou des Landes d'Acherner. Il n'empêche que ce roman est de très belle facture, avec un plan soigneusement établi pour faire basculer petit à petit le lecteur dans l'étrange, l'insolite, et finalement l'effrayant. Les Créateurs d'Ulnar sort largement au-dessus du lot ordinaire du Fleuve Noir Anticipation.

24/05/2020

Jean et Doris Le May - Irimanthe

Irimanthe.jpgOui, je n'ai pas encore lu tous les romans des Le May que je possède. Attendez-vous donc à lire encore quelques notes à leur sujet sur ce blog. Pour aujourd'hui, ce sera donc Irimanthe (1970), qui se place dans le vaste cycle d'Interco, la police spatiale de la future Fédération, unissant aussi bien des peuples humanoïdes que d'autres plus étranges. Ici, il est question des Végiens, des êtres à la civilisation très avancée, au corps informe et transparent, protoplasmique, doté de six pseudopodes et d'yeux à facettes. Des créatures qui suscitent assez peu l'empathie. Et pourtant, avec Irimanthe, les Le May nous plongent directement dans leur univers, car le premier tiers de ce roman se passe sur leur planète, en quasi-absence d'humanoïdes. 

Les Végiens sont neutres, et leur reproduction est strictement encadrée par la loi. Mais par un de ces hasards dont l'univers a le secret, ils sont sensibles visuellement aux mouvements des humanoïdes, à la danse notamment, qui leur procure des sensations érotiques et les plonges en transe. Pendant longtemps, les Végiens ont alors pratiqué la traite d'esclaves, avant de normaliser la chose et de passer par des volontaires. Pour autant la traite continue, encadrée secrètement par le responsable de la Sécurité. Celui-ci organise des séances secrètes, auxquelles participent les plus hauts responsables du gouvernement. Mais voilà que ceux-ci se mettent à mourir, les uns après les autres. Le point commun entre ces morts: la danseuse Irimanthe, qui a mystérieusement disparu.

Et lorsqu'elle arrivera à court d'hypothèses, la Sécurité va bien sûr faire appel à Interco.

Irimanthe n'est pas un des meilleurs romans des Le May. Il commence très fort, cela-dit, avec cette plongée dans le monde des Végiens, ne nous épargnant aucun détail anatomique (vu que leur corps est translucide). Mais dès qu'Interco intervient, cela vire à une enquête finalement assez classique, dont la conclusion, pourtant intéressante, arrive trop vite. Pour autant, c'est une lecture tout à fait agréable et recommandable.

25/12/2018

Jean et Doris Le May - La Chasse à l'impondérable

Lemay.jpgIl peut paraître curieux d'avoir lu tant de romans de Jean et Doris Le May, au point d'avoir participé à un ouvrage collectif en leur honneur, de finalement n'avoir jamais lu la première de leurs œuvres, La Chasse à l'impondérable, parue en 1966. C'est pourtant bien le cas, et il était temps de rattraper cette erreur.

La Fédération unit des centaines de mondes parfois très différents. Certains d'entre eux sont plus ouverts à la criminalité que d'autres. Mais l'agence Interco, basée à Marslovsk, veille. Quand deux physiciens, qui viennent de découvrir sur la planète Éthéra un nouvel élément dont l'existence n'était jusqu'ici qu'hypothétique, le gravidium, disparaissent, Interco lance à leur recherche cinq de ses agents, qui vont devoir d'abord se familiariser avec Éthéra avant de poursuivre l'enquête au cœur de ses jungles radioactives.

La Chasse à l'impondérable ne possède pas encore le charme poétique qui fait tout l'intérêt des meilleurs romans des Le May. Mais on peut noter qu'il s'y trouver déjà tout de leur univers, celui d'Interco et de ses agents qui travaillent non pas par paire, mais par couple, les sentiments occupant une place prépondérante dans leurs relations. Sur le fond, il s'agit bien d'un space opera classique, on peut même dire très pulp. Mais il jette les bases d'une œuvre cohérente, solide. Et pour bien faire, ça se lit tout seul, avec plaisir.