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21/01/2011

Alain Goraguer - La Planète sauvage

C'est bête, mais je n'ai pas la moindre intention de parler de La Planète sauvage, le film de Topor et Laloux. J'adore l'oeuvre de Topor, le scénario du film, basé sur un roman de Stefan Wul, est vraiment intéressant, mais sa technique a hélas bien trop vieilli, l'animation étant finalement trop saccadée, les personnages trop rigides: de ce point de vue, le film ne supporte pas la comparaison avec d'autres oeuvres de la même époque (1973).

L'originalité du film, par contre est indéniable, et elle tient en partie dans sa bande son. La musique a en effet été confiée à Alain Goraguer, un jazzman qui s'est rendu célèbre en arrangeant des albums de Serge Gainzbourg jusqu'en 1964, puis pour un grand nombre de célébrités de la chanson française, de tous genres et tous styles. Il s'est aussi déjà fait connaître pour d'autres musiques de films (28 en tout de 1954 à 1973). Et la façon dont il s'en sort avec son premier film de science-fiction est simplement remarquable. Imaginez une sorte mix entre l'Ummagumma ou le Meddle des Pink Floyd, donc la période post The Man and the Journey, et les premiers essais de Tangerine Dream, période Electronic Meditation et Alpha Centauri.

Goraguer ici utilise relativement peu d'instruments électroniques, use au contraire de tout ce qui fait la base du rock, le trio guitare (presque systématiquement branchée à une pédale wah-wah), basse, batterie, avec en renfort flûte traversière (instrument alors à la mode) et orgue. Pourtant, l'ensemble sonne indéniablement krautrock (du fait de nombreux bruittages étranges - pour faire SF, dira-t-on), même si on ne peu s'empêcher d'avoir Gainzbourg à l'esprit lors de certains morceaux.

Cela donne en tout cas un album brillant, malheureusement introuvable de nos sauf en téléchargement...


 

 

Allez, histoire de casser l'ambiance, pensons aussi qu'Alain Goraguer est coupable de ça...

11/01/2011

Géante Route change de rédacteur en chef... et c'est moi!

Voic un petit communiqué concocté par Pierre Gévart et moi-même concernant le fanzine Géante Rouge:


Géante rouge évolue

 

Né en 2005 dans le cadre de la préparation de la 33e convention française de science-fiction, le fanzine Géante Rouge, par le sérieux mis dans les choix des textes, par la qualité des invités et l’intérêt du rédactionnel a vite acquis une reconnaissance dans le fandom français. Dirigé par Pierre Gévart du No1 au No9, puis du No12 au No18, et par Fredgev pour les No 10 et 11, il avait eu depuis trois ans du mal à exister à l’ombre envahissante de Galaxies.

Mais il se singularisait cependant assez pour s’être montré nécessaire dans le paysage du fanzinat, notamment par la large place qu’il a su faire aux nouveaux auteurs francophones. Deux décisions importantes viennent donc d’être prises pour lui permettre de continuer sa route : un changement de rédacteur en chef, et une modification du rythme de publication.

C’est donc, dès janvier 2011, Patrice Lajoye qui prend en charge la direction de Géante Rouge. Patrice est bien connu du fandom pour le travail infatigable qu’il fournit avec son épouse Viktoriya pour faire connaître en France la SF russe. Mais il possède également une expérience des fanzines, et, par son savoir-faire professionnel, apporte en matière de publication une vraie compétence.

Ce nouveau Géante Rouge deviendra annuel. Il comportera 192 pages, au format 13,5 x 21 cm, qui est aussi celui de Galaxies. Les abonnés de Géante Rouge ne seront bien entendu pas lésés, et il sera possible désormais de s’abonner conjointement à Géante Rouge et à Galaxies dans le cadre d’un abonnement couplé.

Pour les abonnés de Galaxies qui souhaitent découvrir Géante Rouge, il leur est possible, jusqu’au 31 août 2011, pour 5 € seulement, de recevoir le N° annuel 2011 qui sortira à l’automne, avec des nouvelles inédites et des interviews de Jeanne A Debats, Timothée Rey, Jean-Michel Calvez, ainsi que les nouvelles finalistes du concours Pépin 2011, et bien d'autres choses…

5€ (au lieu de 11€ + 2€ de port, prix normal), ça vaut la peine de cliquer sur le site de Galaxies, onglet Géante rouge, non ? (http://www.galaxies-sf.com), ou encore d’envoyer un chèque.

Enfin, il restera toujours la possibilité de s’abonner uniquement à Géante rouge, pour deux ans, au prix de 20 euros (au lieu de 22 + 4 = 26 euros port compris)

 

En bonus, la couverture prévisionnelle (illustration de Pierre le PiXX):

Couv GR19.jpg

31/12/2010

Cliff Martinez - Solaris

Drôle de personnage que Cliff Martinez. D'abord batteur pour Captain Beafheart, Lydia Lunch ou les Red Hot Chili Peppers, il s'est tourné en 1989 vers la composition de musiques de films, avec la bande originale de Sexe, mensonges et vidéo, de Steven Soderbergh.

Et en 2002, il va à nouveau s'associer à Soderbergh pour composer la musique de son remake de Solaris, une BO qui ne sera publiée que deux ans plus tard.

solaris.jpg

Avec Solaris, Soderbergh s'attaquait à un très grand film d'Andreï Tarkovski, un film des années 70, dont toute l'iconographie, la symbolique, date de ces années. Soderbergh a évidemment choisi de moderniser son image: ses cosmonautes sont des années 2000. Cliff Martinez, lui, a fait le pari inverse: le film de Tarkovski était servi par la musique d'Edouard Artemiev, une des maîtres russes de la musique électronique (qui oeuvrera sur la plupart des films de Tarkovski, puis sur ceux de Nikita Mikhalkov). Martinez va donc faire le choix de sonorité qui feront très "Krautrock".

Mais il le fait d'une manière surprenante: il emploie un orchestre classique, augmenté de steel drums des Caraïbes, d'ondes Martenot et de cristal Baschet. Le tout donne une musique absolument accoustique, mais pourtant aux sonorités très électroniques, qui font singulièrement penser à la musique d'Artemiev bien sûr (essentiellement celle pour Stalker), mais aussi à Ash Ra Tempel, période Le Berceau de Cristal ou Inventions for Electric Guitar.

Le tout ne sonne pour autant pas daté: Martinez rend hommage a toute cette musique longtemps décriée ("ah! ces longs solos sopporifiques!") mais qui a pourtant largement révolutionné notre paysage sonnore. De cette musique, il garde le calme envoutant, mais aussi l'inquiétude permanente: ses musiques dégagent presque de l'angoisse. Il rend hommage, donc, et en même temps parvient à faire du neuf.

Allez, sans plus attendre, quelques exemples de cette magnifique (et trop courte) musique de film: