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25/07/2012

Jean et Doris Le May - Vacances spatiales

Vacances spatiales.jpgJe me suis promis de faire un cycle de lecture des romans des Le May, j'irai donc jusqu'au bout, même s'il faut rappeler pour cela des romans parfois médiocre voire pire. Vacances spatiales est de ceux-là, malheureusement.

Kerl Etang et Charm Selic sont deux agents d'Interco, la police galactique. Deux machos de première classe. Problème: le Réarque leur ordonne de faire équipe avec deux jeunes femmes. Et afin de souder cette équipe, il les expédie d'abord en vacances avant de leur confier la mission de se rendre sur une planète, Phyllos, qui ne fait pas encore partie de la Fédération. Une mission diplomatique, mais rendue compliquée par l'existence d'un mouvement révolutionnaire local. Or leur vaisseau, sur le retour, est saboté, et tous les quatre se retrouve, après un crash, sur un monde perdu et isolé.

Voilà un roman bien médiocre: des personnages caricaturaux à l'extrême (les mecs super balèzes, les nanas super belles), et surtout une intrigue totalement bancale: on a l'impression qu'il s'agit du début d'un roman collé sur la fin d'un autre de façon totalement artificielle, comme si, tombés en panne d'inspiration et obligé de fournir leur roman trimestriel, les Le May se soient sentis contraints de mettre bout à bout des choses inachevées. Or la première partie n'a hélas rien d'original: ils nous refont le coup de la lutte des genres comme dans Les Cristaux de Sigel Alpha, mais en moins bien. En revanche la fin est surprenante, nous plongeant dans quelque chose qui aurait pu être fabuleux si les auteurs avaient su le développer.

Quoi qu'il en soit, et malgré ces quelques bonnes pages, Vacances spatiales est un roman à éviter.

08/05/2012

Tom Piccirilli - La Rédemption du marchand de sable

Piccirilli.jpgVoilà un moment qu'il attendait sur la table de nuit, celui-là. Il faut dire que j'étais tout à la fois tenté et repoussé par la thématique de ce livre. Imaginez: un tueur en série a en quelques temps assassiné de nombreux enfants, avant de se mettre à donner aux parents des victimes des bébés enlevés à des familles indignes. Eddie Whitt est le père de la première des victimes. Sa fille est morte, sa femme est devenue folle, et depuis des années il est financé par son beau-père pour traquer le criminel, lequel lui envoie régulièrement des lettres en apparence fantaisistes, peuplées de personnages imaginaires.

Un thème pour le moins peu banal, une couverture qui personnellement m'a frappé, et donc attiré. Bref, l'achat de La Rédemption du marchand de sable de Tom Piccirilli me semblait indispensable.

Et je n'étais pas loin d'être dans le vrai. Dès le début, nous plongeons dans un univers mentalement instable, Whitt étant contraint de se rendre auprès d'une secte rassemblée autour d'une mère totalement folle et de ses deux fils, un décérébré et un aveugle à la force titanesque. C'est glauque de chez glauque, mais ça tape juste. Toute l'ambiguïté des relations entre Whitt, justicier auto-proclamé, et la police, qui le condamne mais en même temps espère se servir de lui, est remarquablement présentée. On regrettera tout au plus que les décors ne soient pas plus que ça mis en place. On sait rarement où l'on est.

Au final on s'attend tout de même à prendre un upercut au ventre... et puis finalement non. Avec l'introduction d'un nouveau personnage, un agent du FBI, Piccirilli fait graduellement dériver son roman vers quelque chose qui tient du thriller on ne peut plus classique. Il ne s'agit pour autant pas d'un effet de pétard mouillé, mais plutôt d'un affadissement progressif avant une fin attendue. Dommage.

Reste que La Rédemption du marchand n'est pas un mauvais roman, loin de là: il procure efficacement son lot de sensations fortes, mais il ne semble pas aller jusqu'au bout de son potentiel.

Jean et Doris Le May - Les Trophées de la cité morte

Trophées.jpgUn lointain futur. Une catastrophe, sans doute due à l'Homme, a eu lieu et a ravagée la Terre. L'Humanité ne survit plus que sous forme de petits clans soumis à une organisation strictement matriarcale. L'homme ayant par le passé détruit la civilisation, c'est donc maintenant la femme qui a le pouvoir. Un pouvoir strict et sévère: l'homme n'est plus qu'un outil, le serviteur de la femme. Mais Ion et celle qu'il aime, Sri Ea, n'entendent pas laisser les choses ainsi. Ils veulent rester ensemble tandis que Mara Han Sul, la maîtresse du clan, voudrait les séparer, et envoyer Ion dans un autre clan. Ion se rebelle et lance un défi.

Il doit alors se lancer dans une course, contre un chasseur de l'autre clan, en direction de la Cité morte, et en ramener quelque chose que tout le monde pense inaccessible: un trophée prélevé sur une chimère, un de ces monstres qui hantent les ruines antiques. Mais Ion n'écoute que son courage et se lance dans l'aventure.

Avec Les Trophées de la cité morte, les Le May publient en 1971 un roman qui de nos jours serait sans doute publié en collection pour la jeunesse. L'intrigue est simple, le cadre classique. Et pourtant c'est une belle réussite. Ce roman ne souffre d'aucun temps mort, et surtout son contexte, qui semble simpliste, ne l'est pas tant que ça. Bien sûr on a là le récit de la rébellion d'un jeune homme face à une société qui l'étouffe. Mais il ne souhaite pour autant pas détruire cette société: juste en fonder une autre, ailleurs. A chacun sa vie. De même, l'idée d'une société strictement matriarcale imposant une quasi servitude aux hommes aurait pu être à l'origine de propos plus ou moins misogynes: il n'en est rien. Ion et Sri Ea veulent être égaux. Bien sûr Ion est plus fort physiquement et sera dévoué aux tâches difficiles, mais chacun, pourtant, aura son rôle à jouer dans la lutte contre les chimères, ces reliques des temps passés.

Clairement, les Le May se hissent ici au niveau des meilleurs romans de Stefan Wul. On pense à Niourk, notamment, qui fut lui-même régulièrement réédité dans des collections pour la jeunesse. Les Trophées de la cité morte mériteraient d'être redécouverts.