Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/11/2012

De l'autoédition - suite

On pourra toujours dire, maintenant, que quand je veux, je fais les choses rapidement. Hum... Mes excuses à tous ceux à qui je dois un travail en retard!

Couvertures.jpg


Toujours est-il que voilà: sur la liste des travaux que je comptais publier, un est maintenant paru, et l'autre est en bonne voie de l'être.

Le premier, c'est Mythologie celtique et légendaire français, un recueil d'articles tournant tous autour de la recherche d'éventuels vestiges de mythologie celtique au sein du folklore français. Du coup, ça ne constitue pas un essai, mais il y a tout de même une certaine cohérence. Certains des articles sont inédits, les autres ont été mis à jour, parfois en profondeur comme celui sur Hellequin et Cernunnos. De la même manière, j'ai totalement refaite la traduction en français moderne du Dit de Luque la maudite, un texte normand du XIIIe siècle mettant en scène Hellequin et une sorcière dans le cadre du Pays de Caux et de la cathédrale de Rouen. Un texte rare!

Ce livre est maintenant disponible sur Lulu (frais de port non compris: l'expédition va plus vite, mais c'est plus cher), ou sur Amazon (franco de port, mais c'est un peu plus long).

 

L'autre projet était un projet au long terme. Une réédition là encore, mais de quelque chose que j'avais fait paraître de façon plutôt confidentielle, sur les Religions et cultes à Lisieux (Normandie) dans l'Antiquité et au haut Moyen Âge. Celui-là n'est pas encore disponible: j'en suis pour l'instant aux dernières relectures, sur exemplaire d'auteur. Mais d'ici une semaine ce sera terminé. Il est pour l'instant en souscription, puis sera disponible au public le 1er mars.

Cette souscription (un procédé normalement inutile lorsqu'on fait de l'impression à la demande), me permet simplement de vendre ce livre à prix un tant soit peu raisonnable, ce qui me sera impossible une fois rendu disponible en librairie. En effet, même si ce livre ne fait que 74 pages, sa fabrication revient à très cher étant donné qu'il est imprimé en couleur (ce qui est nécessaire étant donné les documents publiés, documents qui sont très souvent inédits. J'ai donc essayé, sans perdre pour autant au niveau de l'esthétique, de faire une maquette aussi dense que possible afin de limiter le prix de vente.

intérieur.jpg

Pour cet ouvrage aussi le contenu a été largement mis à jour, avec notamment des études concernant les monnaies, tant gauloises que mérovingiennes. J'ai tenu compte des fouilles les plus récentes - lorsqu'elles étaient publiées -, revu et précisé certaines hypothèses, et donc largement complété l'iconographie, ce qui m'a obligé (mais ce fut un plaisir) à de nouvelles prospections tant sur le terrain qu'en archives.

Si vous souhaitez l'acquérir dans le cadre de la souscription, il vous est possible de m'envoyer un chèque de 20€ (Patrice Lajoye, 23A rue d'Orival, 14100 Lisieux) ou en me faisant un virement via Paypal (patrice.lajoye@gmail.com) en précisant votre propre adresse postale pour l'expédition.

10:41 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

05/11/2012

De l'autoédition en sciences humaines

Alors voilà, je suis chercheur en sciences humaines. Plus exactement docteur en histoire des religions comparées, autrement dit, en mythologie comparée, une discipline qui n'est pas enseignée en France, qui ne dispose d'aucune chaire académique (la dernière à ma connaissance était tout simplement celle de Georges Dumézil, professeur au Collège de France et décédé en 1986). La mythologie comparée de nos jours est le fait de passionnés et d'enseignants qui la pratiquent en plus de leur spécialisation. Mais bref, passons.

C'est ma passion, je lui accorde énormément d'argent (achat de livres à l'accès restreint, introuvables en bibliothèque) et surtout de temps (lectures, recherches, écriture). Je ne me plains par trop pour l'argent, mais le temps, lui, me manque cruellement: je ne suis pas un chercheur statutaire. J'ai soutenu ma thèse bien après avoir intégré le CNRS, en tant qu'assistant d'édition, et donc maintenant il m'est quasiment impossible de trouver un poste de chercheur dans ma branche. Je fais tout sur mon temps libre, et mon temps libre est d'autant plus limité que je travaille avec Viktoriya sur mon autre passion, la SF et le fantastique. Je dois donc alléger tout cela.

Or s'il y a bien une chose qui prend du temps, c'est tout simplement la recherche d'un éditeur. Non pas pour les articles (j'en publie sans trop de problèmes, sur tous supports), mais pour les ouvrages. Beaucoup de temps à monter des dossiers, à éventuellement adapter la chose à l'éditeur visé, à modifier cette adaptation en changeant d'éditeur visé, etc. Du temps, du temps, du temps... du temps perdu la plupart du temps. Les gros éditeurs ou les éditeurs prestigieux sont inaccessibles ou presque pour ce qui concerne ce domaine (en mythologie, on préfère les choses plus grand public, comme la mythologie grecque ou l'égyptienne), les éditeurs universitaires sont lents (parfois des années pour que les choses se fassent), les petits éditeurs sont très aléatoires. Certains font les choses très bien (et jusqu'ici j'ai toujours eu de la chance à ce sujet), mais je sais aussi que d'autres laissent tout faire à leurs auteurs, quand ils ne les font pas payer, tout cela pour ensuite, très souvent, vendre les livres à prix d'or (je citerai cette fois-ci nommément les tristement célèbres Editions Universitaires Européennes).

Or, des projets de livres, j'en ai plein. Trop. Du neuf, des rééditions. Des choses souvent déjà très avancées. Ayant tâté de l'autoédition dans le domaine de la traduction, je me suis dit que finalement j'allais poursuivre sur la même voix. Qu'on ne se méprenne pas: je ferai cela avec autant de sérieux qu'auparavant, il ne s'agit pas de publier des trucs à la légère. Tout sera relu attentivement par des collègues et amis, tout aura auparavant fait l'objet de critique.

Quoi qu'il en soit, arriverons d'ici quelques semaines:

- un recueil d'articles, certains inédits, d'autres revus et corrigés, portant sur la mythologie celtique et le folklore français.

- la réédition de mon livre de 2008 sur les Cultes et religions à Lisieux dans l'Antiquité et au haut Moyen Âge, réédition largement augmentée, très illustrée, bref, avec plein de choses toutes neuves (je ne serai pas peu fier de celui-là)

- la réédition de mes Contes et légendes du Pays d'Auge, augmentée du Lieuvin (le volume en est doublé!).

- sans doute un gros ouvrage sur la mythologie liée à certains héros eurasiastiques (Cuchulainn, Héraclès, Arjuna, David de Sassoun, Ilya Mouromets, Chumong, Gesar de Ling et d'autres).

- peut-être aussi tout simplement ma thèse, sur le dieu slave Perun, que j'ai soutenue en 2008.

Bref, tout cela devrait s'étaler dans les mois à venir.

 

Ah oui, et en plus de cela, avec quelques amis, nous lancerons la revue Nouvelle Mythologie Comparée.  Voilà.

20:43 Publié dans Livre, Science | Lien permanent | Commentaires (0)

04/11/2012

Margarita Xanthakou - On raconte en Laconie...

Laconie.jpgLes collectes de contes populaires en Europe datant d'après la Seconde Guerre mondiale sont rarissimes, et celles qui datent des quarantes dernières années le sont encore. Je ne compte bien sûr pas les recueils factives, les anthologies voire les simples réécritures (qui parfois ne se présente pas comme telles, mais comme des collectes originales, ce qui relève de l'escroquerie). La faute en est à notre monde moderne - entendez par là le travail à la ville et la télévision, qui ont achevé de tuer les veillées, seul moment réellement propice au conte.

Pourtant, pour peu qu'on veuille bien s'en donner la peine, il est encore possible de collecter d'ultimes vestiges. En sont l'exemple parfait les publications d'Albert Poulain pour la Haute Bretagne (Contes et légendes de Haute-Bretagne, 1999). Bien plus à l'est, en Russie des collectes récentes sont publiées: ainsi en 2001 est paru la synthèse de travaux effectués de 1963 à 1999 dans la région de Novgorod (Tradicionnij fol'klor Novgorodskoj oblasti, éd. Vlasova et Zhekulina, 2001). J'ai signalé par ailleurs le remarquable répertoire des contes d'un Tzigane de Hongrie. Il y en a sans doute d'autres, mais a priori difficilement de quoi remplir un rayonnage de bibliothèque.

Et pour la Grèce, nous avons - en Français! - ce recueil de Margarita Xanthakou, des contes collectés dans les années 70 et 80 dans la région du Magne, essentiellement auprès de grand-mères dont la famille est partie travailler en ville. Autant dire qu'il s'agissait-là de la toute dernière génération de conteuses traditionnelles.C'est déjà en soit tout l'intérêt de ce petit livre.

32 contes en tout, et tous très brefs. C'est là quelque chose de frappant dans la plupart des collectes contemporaines: les contes sont courts. On est bien loin des longs développements que l'on pouvait trouver dans leurs homologues rassemblés au XIXe siècle. Ici, tout est dense et sec: pas un détail n'est oublié, mais on ne délaie pas, on va à l'essentiel. Il ne s'agit donc pas vraiment d'une perte de mémoire, ni d'un défaut dans la collecte, mais plus vraisemblablement d'une perte dans l'art de conter.

Margarita Xanthakou donne en annexe une présentation des lieux de collecte et des conteuses, ainsi qu'un petit lexique des prénoms des personnages, dont beaucoup font sens. Au final donc un très bon travail!

18:02 Publié dans Livre, Science | Lien permanent | Commentaires (0)