14/03/2020
Olivier Dahan - Le Petit Poucet
Voilà un film pour lequel je ne m'attarderai évidemment pas à faire le résumé, tant le conte de Perrault est connu, d'autant plus que le scénario du Petit Poucet dont il sera question ici en est plutôt respectueux.
Le Petit Poucet, d'Olivier Dahan (2001) est un ovni au sein de la production cinématographique française. Rares sont en effet les adaptations de contes merveilleux. Les critiques ont été alors assez diverses, mais globalement, le public a boudé ce film: sans doute par manque d'habitude, et parce que pour une fois un film français n'était pas du genre "Avais-tu déjà regardé le plafond, Anja?"
Pour ma part, j'ai vu le long métrage d'Olivier Dahan en salle à sa sortie et l'ai trouvé très bon. Et le revisionnage 19 ans après en DVD fait plus que confirmer cette impression. Le film fait preuve de beaucoup de créativité et d'inventivité, tant au niveau des costumes que des décors. La musique de Kenji Kawai est excellente. Les acteurs jouent le jeu, alors qu'il s'agit d'un exercice vraiment difficile que d'endosser un rôle de personnage de conte merveilleux. Romane Bohringer en mère indigne et Élodie Bouchez en épouse de l'ogre sont parfaites.
Il n'y a depuis, à ma connaissance, pas eu d'autres tentatives de ce genre, et c'est ma foi bien dommage.
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Kike Maíllo - Eva
Il y a dix ans, Alex s'est enfui d'Espagne, pour aller travailler en Nouvelle-Zélande. Brillant cybernéticien, il a alors tout plaqué, y compris celle qu'il aimait, alors qu'il travaillait avec à un projet d'androïde de nouvelle génération. Mais il revient finalement dans son université et accepte de reprendre le projet. Il retrouve alors Lana. Cependant celle-ci est maintenant mariée à son frère, et le couple a une fille de dix ans, Eva.
Pour élaborer l'esprit du nouvel androïde, qui est destiné à être un enfant, Alex fait le choix de prendre Eva pour modèle.
Si je n'attends plus grand chose du cinéma hollywoodien, en matière de science-fiction, on peut tout de même noter que le cinéma européen, lui, peut se révéler brillant. Eva, une coproduction franco-espagnole réalisée par Kike Maíllo, est un fort beau film. La réalisation est quasi-parfaite (on pourrait juste regretter le peu de naturel des robots), les acteurs sont formidables, à commencer par Claudia Vega, qui incarne Eva et dont le jeu est époustouflant. Et puis il y a ce scénario, tout en finesse, qui ne s'intéresse finalement pas tant aux robots, qu'à leurs créateurs. Point d'histoire à la Frankenstein, ici, mais de l'amour et beaucoup de regrets.
Un bijou!
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Georges Lacombe - Le Pays sans étoiles
Simon est un jeune clerc de notaire, rêveur, un peu gaffeur. Sur le point d'être sanctionné pour avoir commis des fautes impardonnables lors de la copie d'actes, il est cependant envoyé en mission en Espagne, dans le cadre d'une succession. Mais il lui semble parfois perdre la tête, des souvenirs de choses qu'il n'a pas vécues lui viennent à l'esprit, ainsi que des noms qu'il ne connaît pas. Et quand à bord du train, il lui semble reconnaître un paysage, il s'arrête à la station suivante, et finit dans un petit village où il rencontre Catherine, une jeune femme plus âgée que lui, qui retourne chez sa mère. C'est aussitôt le coup de foudre, même si Catherine semble hésitante...
Adapté d'un roman de Pierre Véry, Le Pays sans étoiles de Georges Lacombe (1946), est un très beau film fantastique, tout en subtilité. Du fantastique sans trucages, amené simplement par un scénario bien construit autour d'un thème qui pourrait être celui de la transmigration des âmes et du caractère cyclique du destin.
La mise en scène est parfaitement adapté au propos. Gérard Philippe en fait peut-être un peu trop dans le rôle du jeune romantique, mais Jany Holt est merveilleuse dans celui de la femme libérée qui revendique le droit à l'erreur et que personne, au village, ne comprend.
Le Pays sans étoiles est un classique qui mériterait sans doute une meilleure édition que celle fournie par René Château, qui semble n'être qu'un simple repiquage d'une VHS: l'image et le son sont baveux, indignes d'une édition moderne.
13:13 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1)