Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/05/2020

Jean et Doris Le May - Irimanthe

Irimanthe.jpgOui, je n'ai pas encore lu tous les romans des Le May que je possède. Attendez-vous donc à lire encore quelques notes à leur sujet sur ce blog. Pour aujourd'hui, ce sera donc Irimanthe (1970), qui se place dans le vaste cycle d'Interco, la police spatiale de la future Fédération, unissant aussi bien des peuples humanoïdes que d'autres plus étranges. Ici, il est question des Végiens, des êtres à la civilisation très avancée, au corps informe et transparent, protoplasmique, doté de six pseudopodes et d'yeux à facettes. Des créatures qui suscitent assez peu l'empathie. Et pourtant, avec Irimanthe, les Le May nous plongent directement dans leur univers, car le premier tiers de ce roman se passe sur leur planète, en quasi-absence d'humanoïdes. 

Les Végiens sont neutres, et leur reproduction est strictement encadrée par la loi. Mais par un de ces hasards dont l'univers a le secret, ils sont sensibles visuellement aux mouvements des humanoïdes, à la danse notamment, qui leur procure des sensations érotiques et les plonges en transe. Pendant longtemps, les Végiens ont alors pratiqué la traite d'esclaves, avant de normaliser la chose et de passer par des volontaires. Pour autant la traite continue, encadrée secrètement par le responsable de la Sécurité. Celui-ci organise des séances secrètes, auxquelles participent les plus hauts responsables du gouvernement. Mais voilà que ceux-ci se mettent à mourir, les uns après les autres. Le point commun entre ces morts: la danseuse Irimanthe, qui a mystérieusement disparu.

Et lorsqu'elle arrivera à court d'hypothèses, la Sécurité va bien sûr faire appel à Interco.

Irimanthe n'est pas un des meilleurs romans des Le May. Il commence très fort, cela-dit, avec cette plongée dans le monde des Végiens, ne nous épargnant aucun détail anatomique (vu que leur corps est translucide). Mais dès qu'Interco intervient, cela vire à une enquête finalement assez classique, dont la conclusion, pourtant intéressante, arrive trop vite. Pour autant, c'est une lecture tout à fait agréable et recommandable.

21/05/2020

Keith Laumer - La Cage infinie

Laumer.jpgLorsque l'on a besoin d'un petit roman de SF de qualité, se lisant vite et bien, on peut en général faire confiance à ce qui a été publié dans la défunte collection SF du Masque. Aussi ai-je jeté mon dévolu sur un court roman totalement méconnu de Keith Laumer, La Cage infinie, qui n'a même pas fait l'objet d'une critique lors de sa parution en France en 1978 (le roman lui-même date de 1972).

Un homme nu, blessé de partout, git dans une cellule d'un commissariat américain. Il a de toute évidence été passé à tabac. Qui est-il? Il ne le sait pas lui-même. Il parvient par miracle à s'échapper, et échoue, après quelques péripéties, chez sœur Louella, une mystique qui vit chichement de quelques séances de spiritisme. Or Adam – c'est le nom qu'elle va lui donner – en a, de l'esprit. Beaucoup même, puisqu'au départ il ne faire que retransmettre ce qu'il lit à distance dans la tête des autres. Il change ainsi sans cesse d'identité, avant de maîtriser petit à petit son don. D'abord fugitif, en compagnie de Louella qui ne pense qu'à s'enrichir, il va finir par essayer de se fixer, de devenir riche, tenter de corriger les problèmes du monde...

La Cage infinie est un excellent petit roman, surprenant en tous points, intelligent et se lisant d'une traite. Adam, son personnage principal, tient à la fois du génie – son don de télépathie lui permet d'assimiler sans faute absolument toutes les connaissances – et de l'idiot: son esprit personnel n'a que quelques semaines d'existence, il doit donc tout apprendre de la vie en société. Les rencontres qu'il fait sont l'occasion pour Laumer de dresser un portrait de la médiocrité générale, notamment aux USA mais on se doute que le portrait aurait été le même ailleurs. Rare sont les personnages qui échappe à cette règle, les personnages bons, qui veulent bien aider Adam sans arrière pensée, même s'ils le considèrent comme un parfait excentrique. La Cage infinie mériterait d'être redécouvert.

09/05/2020

Peter F. Hamilton - L'Étoile de Pandore

Hamilton1.jpgDe Peter F. Hamilton, je n'ai lu jusqu'ici que Dragon déchu, un gros roman assez bon, mais dont la fin m'avait clairement déçu. Pire, je m'étais juré de ne plus relire de gros pavé à l'américaine. Et voilà pourtant que je me suis lancé dans la lecture de L'Étoile de Pandore: 4 tomes, plus de 600 pages chacun! Il fallait bien un confinement pour me pousser à ça.

L'action se passe dans quelques siècles. L'humanité a mis au point la technologie des trous de ver, et des mondes de plus en plus distants sont ainsi colonisés. Tous ou presque font cependant toujours partie d'une vaste entité politique: le Commonwealth. Voilà qu'un obscur astronome, sur une obscure planète, parvient à déterminer que deux sphères de Dyson, qui entourent deux étoiles lointaines, sont bien sûr artificielles, mais aussi qu'elles ont été mise en place en un temps record. Il faut donc croire que ceux qui les ont établis disposent d'une technologie incommensurablement supérieur à celle de l'Humanité, mais aussi qu'elles ont cherché à couper volontairement deux systèmes stellaires du reste de l'univers. 

Hamilton2.jpgPour la première fois depuis des siècles, un vaisseau d'exploration va être lancé pour en savoir plus. Mais il va au passage ouvrir la boîte de Pandore et plonger l'ensemble du Commonwealth dans une guerre contre un ennemi implacable.

Soyons clair: rien de neuf sous le soleil avec cette série. Peter F. Hamilton recycle à tour de bras des concepts et idées piochées de ci de là dans d'autres œuvres plus ou moins récentes. Mais il le fait remarquablement bien, et il parvient ainsi à construire un univers cohérent et riche. Un univers où cependant tout le monde parle bien sûr anglais, comme dans tout roman américain qui se respecte. Il est qui plus est servi par une série de scène d'action pour le moins époustouflantes.

Hamilton3.jpgBien sûr L'Étoile de Pandore n'est pas sans défauts: on y trouve quelques trop longues digressions, le fil narrative concernant Ozzie, bien que souvent fascinant, est en fait quasi-inutile pour la trame globale. Hamilton use et abuse de tic d'écriture, comme celui qui veut qu'il doit décrire dans le détail les tenues sexy des femmes – et curieusement pas celles des hommes. 

 

 

Hamilton4.jpgMais ces défauts sont aussi ceux du genre dont relève L'Étoile de Pandore. Ce n'est pas du roman: c'est très clairement du feuilleton, à la Dumas, Féval ou Ponson du Terrail. Et du coup, ça se dévore de bout en bout.