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13/11/2010

A propos d'une exposition...

Il circule actuellement en France une exposition de photographies intitulée "Russie éternelle", exposition qui a fait l'objet d'un catalogue par Lydia Rolland, avec une préface de Marina Vlady, aux éditions Archipel.

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Cette exposition, et son catalogue, sont particulièrement désolants, pour l'image qu'ils donnent de ce pays. Qu'y voit-on? Des paysans dépenaillés, des babouchka hors d'âge...

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... des popes, bien barbus, gros et gras, et couverts d'or, des processions religieuses, des cérémonies, une palanquée d'églises dans des paysages féériques...

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... des jeunes filles en costume "traditionnel" (belles robes colorées, coiffe sur la tête, etc...). Le tout sur des photographies savamment retravaillées sous Photoshop, au point que certaines en viennent à ressembler à des illustrations de Bilibine! Et dans le catalogue, chaque photographie est accompagnée d'une citation d'un grand écrivain russe, des écrivains dont le caractère vénérable est impressionnant (Tolstoï, Dostoievski, et même l'archimandrite Spiridon!).

Bref, une image de carte postale. C'est très joli, mais ça n'est pas réel, tant on a l'impression d'être plongé dans la Russie d'avant 1917.

Il faut dire que la commission de l'exposition laisse songeur. On y trouve Marina Vlady, donc, et l'incontournable Hélène Carrère-d'Encausse, et l'ambassadeur, mais aussi et surtout une majorité de princes, de comtes, de nobliaux divers (Romanov, Troubetskoï, Tolstoï, etc...), tous issus de l'immigration de la première vague, tous déconnecté depuis des descennies de la Russie actuelle.

Ca n'est pas la Russie que je connais. Pour moi, et pour Viktoriya, ma chère et tendre, la Russie, c'est ça:

 

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Moscou, VDNKh en 2006: kiosques divers (casinos, change, gadgets en tous genres). Mais l'ensemble a été rasé il y un peu plus de deux ans (trops de trafics...)

 

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Moscou, la grande rue Arbat en 2006: tour stalinienne et publicités variées.

Mais aussi ça:

 

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Un quartier populaire à Pouchkino (banlieue de Moscou), 2006. Vue de chez nous!

Ou pour finir dans l'absurde, ça:

 

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la statue géante de Charles de Gaulle au pied de l'hôtel Kosmos. Désolé, c'est flou, mais c'est pris de la fenêtre du minibus qui nous ramenait chez nous...

Oui, finalement, la Russie que je connais, et même celle que j'apprécie, c'est celle de Sorokine, de Pelevine, avec tous ses défauts, immenses, mais aussi toute sa vitalité. C'est celle-là:

 

Bref, les tsars, la baba Yaga, et les Vassilissa la Belle, c'est fini, qu'on le veuille ou non, sauf apparemment dans la tête d'une poignée de vieux émigrés.

Seriez-vous heureux si on publiait d'un livre de photographie intitulé La France éternelle avec des Normandes en bonette et des Auvergnats en sabots de bois???

12/11/2010

Faux airs - 2

On continue avec les faux airs. Est-ce tiré par les cheveux?

Écoutons d'abord Ministry of Love, bricolage de Eurythmics composé en 1983 pour... 1984.

Maintenant, At the Heart of it All, autre bricolage, mais d'Aphex Twin, composé en 1994 pour l'album de remix de Nine Inch Nails Further Down the Spiral.

10/11/2010

Rozz Williams et Gitane Demone - Sweet Home Heartache

Allez, on continue dans la musique en attendant d'avoir un bon livre à se mettre sous la dent, avec un album peu connu, tant du grand public (évidemment) que même des amateurs de goth rock, à savoir Sweet Home Heartache, de Rozz Williams et Gitane Demone, deux anciens de Christian Death, sorti en 1995 et se plaçant, d'un point de vue musical, carrément à contre courant de ce que chacun des deux a pu faire auparavant. Un album qui sent le cabaret. Enfin, un cabaret de vampires quand même...

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Tout commence par une reprise de Roxy Music, In Every Dream Home a Heartache. De ce morceau déjà lanscinant dans sa version originale, Rozz Williams et Gitane Demone font un poème funéraire: Williams déclamant le texte sur un fond d'orgue accompagné de quelques vocalises de Demone. Une belle prestation conclue un déchaînement de la chanteuse. Ce titre offre, par son ambiance lourde, poisseuse, une bonne mise en bouche.

Le titre suivant, This Vulnerable Eyes, interprété par Gitane Demone, est tout de même plus en accord avec la pochette: nous sommes bien dans un cabaret délicieusement rétro. Ca n'est pas extraordinairement novateur, mais c'est superbement interprété, et on se surprend à frissonner un peu.

The Pope's Egg Hat en offre la continuation logique, même si l'on rejoint le style de In Every Dream..., avec ce poème dit par Williams et les vocalises de Demone, cette fois-ci accompagnés d'un piano. Romantique à souhait.

S'ensuit une surprenante reprise d'Hendrix, Manic Depression, cette fois-ci là encore en mode funèbre. La sauce ne prend pas vraiment, par contre: Gitane Demone en fait des tonnes avec son tremolo. L'ensemble est poseur, maniéré, peu naturel.

Et l'on arrive enfin au vrai chef-d'oeuvre de l'album, Flowers, une petite merveille de romantisme aux arrangements tous simples. Cette chanson avait été auparavant rodée en concert avec le groupe d'alors de Williams, Daucus Karota. Ici, si Williams n'a quasiment rien changé à sa chanson dans sa structure, on appréciera que l'accompagnement se soit réduit à un piano et un orgue, un minimalisme qui colle bien mieux au texte. Dans sa version "Daucus Karota", elle sonne beaucoup comme du Bowie du début de la fin des années 60. Avec cette nouvelle version, qui sera d'ailleurs interprétée de la même manière lors de la tournée européenne qui suivit, elle se fait intemporelle.

On revient au cabaret sombre avec A World Apart, jolie chanson d'ambiance de fin de siècle, un beau double duo: deux chanteurs, deux accordéons, nous offrant une ritournelle fort sympathique.

Moon Without A Tear, de Gitane Demone, sous des dehors charmants, offre par contre les mêmes défauts que la reprise d'Hendrix: c'est posé, un brin artificiel. Sympathique au départ, mais vite lassant. Par chance, elle ne dure que 2:25...

Et pour conclure ce trop court album, Rozz Williams nous offre une nouvelle version, courte et destructurée, de In Every Dream Home A Heartache, façon Premature Ejaculation.

 

Comment? Vous ne connaissez pas Premature Ejaculation?

Il faudra que je vous en parle un jour.

En attendant courrez donc vous procurer Dream Home Heartache. On peut facilement l'avoir pour une misère sur internet.

16:39 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)