11/01/2020
James Mangold - Logan
D'une manière générale, j'ai du mal avec les super-héros et toute personne qui porte son slip par dessus son pantalon, même dans les réécritures qui ont suivi l'étonnant Dark Knight de Frank Miller ou les Watchmen d'Alan Moore et Dave Gibbons. Quant aux films, n'en parlons pas: les bandes annonces se suivent et se ressemblent: on a systématiquement l'impression que chaque film propose la destruction intégrale d'une ville aux USA.
Pourtant, Logan, de James Mangold (2017), a reçu a sa sortie de bonnes critiques. Sa bande annonce sortait des canons habituels, et le film m'a paru différent. Alors j'ai essayé.
De fait, au départ, c'est différent. Les X-Men n'existent plus. Le professeur Xavier n'est plus qu'une loque sous calmants, planqué au Mexique et surveillé par Caliban, un mutant qui ne supporte pas la lueur du soleil. Logan, c'est-à-dire Wolverine, s'est reconverti en chauffeur de limousine, gagnant tant bien que mal un peu d'argent permettant d'acheter des médicaments pour Xavier.
Mais voilà qu'une femme tente de l'approcher, en l'appelant par son nom. Puis vient un barbouze, qui lui-même recherche cette femme. Logan finit par accepter l'offre de celle-ci: plusieurs milliers de dollars, pour les convoyer, elle et sa fille, jusqu'au Dakota du Nord.
Tout cependant tourne au cauchemar: la femme est assassiné, et le refuge mexicain des trois mutants est pris d'assaut. Logan et Xavier doivent fuir avec la petite fille qui s'avère être une redoutable tueuse.
Le début du film est remarquable. On change réellement d'ambiance, par rapport aux autres productions Marvel ou DC. Et cela pourrait annoncer un vrai bon film de science-fiction.
Sauf que...
Le film, qui s'étale sur deux heures, n'est finalement qu'une longue succession de boucheries saupoudrée de vagues considérations sur "voilà ce que devrait être la vie".
Les acteurs sont excellents. La mise en scène bien fichue. Il n'y a rien à redire de ce point de vue là. Mais au centième barbouze décapité par Logan, on a eu sa dose. C'est bon. D'autant plus que l'histoire du vieux grincheux qui se laisse apprivoiser par un enfant, on a déjà vu cela mille fois.
Le pire est que j'ai en tête une comparaison avec un film russe, Le Porte-épée, de Philipp Yankovski (2006), basé sur un postulat presque similaire: la fuite en avant d'un type qui a une lame le bras, poursuivi à la fois par la police et l'armée, et des barbouzes. Mais avec beaucoup moins de moyens, Yankovski parvient a donner bien plus d'épaisseur à son personnage, dont les crises de violences, plus rares, sont du coup bien plus percutantes, et sauvages.
Logan, à côté, c'est beaucoup de bruit pour pas grand chose.
11:32 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)
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