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19/08/2015

Franck Ferric - La Loi du désert

riez00-2009.jpgJ'avais beaucoup aimé (et c'est peu de le dire) Trois oboles pour Charon, de Franck Ferric, publié chez Denoël, Lunes d'Encre. Du coup, il était temps que je m'intéresse à ses publications antérieures. Et cette Loi du désert (Editions du Riez) semblait le bon candidat.

Une ville au milieu du désert, capitale d'une mini fédération de cités, ultimes survivantes d'une guerre dévastatrice qui a conduit le monde au chaos. Cette fédération est en guerre permanente: contre une rivale, contre les pillards du désert, et contre les blafards, des guerriers qui semblent surgis du sol.

Dans cette ville: deux jeunes hommes, deux frères. L'un fait son service militaire – cinq ans –, l'autre est un jeune loulou qui se laisse embarquer par des agitateurs politiques, et qui se fait chopper en plaçant une bombe dans une imprimerie officielle. Condamné à l'exil en plein désert, il est sûr d'y mourir. Mais son frère déserte, et avec l'aide d'un vieil ami, se lance à sa recherche.

Il n'y a pas à dire, Franck Ferric est très fort. L'ambiance dégagée par son roman est prenante: on est bien plongé dans le sable, le vent, la crasse et la violence. Et dans cette ambiance naviguent des personnages parfaitement bien campés. Mieux: si l'on peut, au début, songer à quelque chose de peu original – une copie de Mad Max –, le final, lui, est surprenant et montre la richesse de l'imagination de l'auteur. Bref, La Loi du désert n'est pas encore un grand roman, mais il est prometteur. Il va bien falloir que je me procure les autres oeuvres de cet auteur.

Jean-Marc Ligny - La Saga d'Oap Tao

Oap2.jpgIl fut un temps, dans ses dernières années, où le Fleuve Noir, pour sa collection Anticipation, avait pris la sale manie de tronçonner des romans trop gros en plusieurs tomes. Mauvaise idée, car il suffisait d'en manquer un pour que tout soit fichu. 

Ça fait des années que je possède deux des trois tomes de La Saga d'Oap Tao, de Jean-Marc Ligny, volumes restés dans ma bibliothèque sans être lus, faute d'avoir le troisième. Et puis ActuSF a eu la bonne idée de rééditer le tout en un seul bloc. 

Oap.jpgAlors voilà, plus d'excuse. 

Tout commence d'une façon très "Star Wars": Oap Tao est un bourlingueur à l'ancienne, façon Han Solo. Deux étudiants le rencontre dans un bistrot de l'espace, qui, à son heure de gloire, fut sans doute un peu que le bar de Tatooine (c'est d'ailleurs le nom donné à un monde par l'auteur, en guise d'hommage). 
Mais il y a une grosse différence. Certes Oap Tao est assez peu recommandable, il trafique de tout et n'importe quoi. Mais il ne tire pas le premier. Il a même horreur de se servir de ses armes. 

Il est un tout jeune paumé quand il recueille, presque par inadvertance, un droïde endommagé, impliqué dans le traffic d'une mystérieuse drogue: la fleur. Nulle ne sait exactement d'où vient la fleur, en dehors de ce droïde à la mémoire effacée, et son ancien complice maintenant mort. Aussi un chef mafieux confie à Oap Tao le soin de trouver le monde d'origine de la fleur. Mais Oap Tao n'est pas du genre à abandonner son indépendance au profit de qui que ce soit.

Du space op, et du bon. Pas de métaphysique, pas de hard science, mais des bourlingueurs, de débrouillards, des paumés, des types sympathiques ou non, des personnages hauts en couleur, et des rebondissements, des tas de rebondissements. Tout cela au final pour une lecture estivale parfaite.

Oleg Riaskov - Fantassins

fantassins-dvd.jpgRéveillons un peu ce blog, en cette fin de vacances, avec un film russe, Fantassins (de son titre original: Serviteur du Souverain) d'Oleg Riaskov (2007). 

Un film fort sympathique, façon Alexandre Dumas adapté par André Hunebelle, quoi qu'en plus saignant. Deux nobles de la cour de Louis XIV, le comte de la Bouche et le chevalier de Brezé, se sont battus en duel pour une dette de jeu et l'amour d'une demoiselle. Or le roi a pris les duels en haine et se décide à punir comme il faut les deux combattants par un exil au fin fond de l'Europe "barbare". Le comte de la Bouche est envoyé comme observateur auprès de Charles XII de Suède, tandis que de Brezé devra rejoindre Pierre le Grand, en Russie. 

Mais Charles XII a envahi la Russie, et les deux souverains vont se livrer bataille à Poltava.

Qu'on se rassure: Fantassins n'est pas vraiment un film de guerre. C'est un film d'aventure qui narre les déboires d'un courtisan, fin bretteur cela-dit, en Pologne puis en Ukraine, auprès de gens (Polonais, Russes, Ukrainiens) dont il ne comprend pas un traître mot, puisqu'il ne parle que français. Mais il va se lier d'amitié avec un capitaine de la garde qui va le conduire tant bien que mal à bon port.

Le film n'est pas un chef d'oeuvre, mais il remplit bien son office en étant distrayant, humoristique quand il le faut, servi par des acteurs convaincants. Le contraste entre le noble courtisan et le milieu dans lequel il se retrouve plongé est vivement rendu et sert à justifier la volonté réformatrice de Pierre le Grand, exprimée à la fin du film. Bref, un parfait film de cape et d'épées, comme on disait il n'y a pas si longtemps, et qu'on est maintenant bien incapables de faire en France.

On notera juste qu'historiquement, il y a parfois quelques distorsions: comme justifier par exemple que lors de la bataille de Poltava il n'y ait pas le moindre cosaque, alors que leur rôle, dans les deux camps (la célèbre de lutte de Palei contre Mazepa) a été déterminant?

Un mot maintenant de la traduction. Et là, ce sera plutôt un coup de colère. 

Comme d'habitude hélas en France, ce film nous arrive avec une traduction de l'anglais. Parfois ça passe, parf
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ois pas. Or ici, on accumule les contresens, les approximations, voire les erreurs. Pas de bol: pour une fois, les sous-titres sont signés. Donc, madame Brigitte Badier, vous qui traduisez de l'anglais, vous étiez incompétente pour travailler sur ce film. Vous auriez dû au mieux refuser de le faire, ou au pire, si vous aviez vraiment besoin d'argent, éviter que votre nom apparaisse. Alors tant pis, ça vous tombe dessus, mais j'en ai raz le bol que le cinéma russe, même s'il est populaire, soit systématiquement salopé à ce niveau.

09:22 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)