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24/05/2012

Cold wave à la russe

Je vous ai déjà parlé de Del'fin, Dolphin en anglais, enfin Дельфин quoi. Dolphin, c'est à la base Andreï Lysikov, et c'est un pionnier du rap et du breakdance en Russie. Si si. Mais n'allez pas croire que je me suis mis à écouter du rap, d'autant plus que quand même, le premier groupe de Lysikov était assez mauvais, tout juste du niveau de nos Benny-B...

Bref.

C'était en 1991, c'était tout nouveau tout beau en URSS, et donc forcément ça a eu du succès.

Lysikov quitte le groupe pour fonder Mininy Del'fin, un projet déjà autrement plus intéressant...

... qui deviendra Del'fin tout court en 1997. Si au début il ne renie pas ses origines de rappeur, les choses prennent rapidement un tournant plus fusion, plus rock, qui n'est pas pour me déplaire.

Puis en 2004 arrive le guitariste Pavel Dodonov. Un drôle de phénomène que celui-là, virtuose capable de donner un concert seul en scène, armé de sa seule guitare et d'une armada de boîtes à rythmes, pédales, samplers, et autres engins improbables disposés devant et qu'il manipule du bout de pied ou bien à la main, en jouant à genoux. Du coup, Del'fin se limite maintenant à deux membres, y compris sur scène: Lysikov au chant et à la batterie (deux caisses claires et des cymbales) et Dodonov (guitare et machines). Et même s'il apparaît que Lysikov n'est pas un chanteur (sa voix est sans arrêt prête à dérailler), l'album issu de cette fusion, Звезда (Etoile), est lumineux, intense, riche en émotions.

Malheureusement, l'album suivant ne sera pas réellement à la hauteur. Non pas qu'il soit mauvais: il contient un sacré lot de tubes en puissance, mais il s'avère un brin trop hétéroclite. Les deux hommes se cherchent, cherchent une voie d'évolution, sans parvenir à se fixer.

Mais en décembre dernier est arrivé Существо (Créature), et c'est sans doute le chef-d'oeuvre de Del'fin / Dolphin.

14 titres qui s'enchaînent d'une façon cohérente, et qui vont brasser ce que le rock a fait de mieux à la toute fin des années 70 / début 80 en le réactualisant grace à une production sans faille. On pense à Cure, à Trisomie 21, au premier album de Dead Can Dance, à This Mortal Coil, à des choses plus tardives comme Corpus Delicti ou My Bloody Valentine, tout cela mélangé, mais produit et arrangé par Brian Eno ou par Recoil (Alan Wilder) et avec une voix qui ramène parfois à Daho. Pavel Dodonov fait des merveilles avec ses paysages sonores élaborés. Nous sommes loin du revival Lo-fi façon Zola Jesus qui se contente de faire du Siouxsie avec trois tonnes de reverb en plus.

Bref, plutôt que d'en dire plus, j'ai tâché de rassembler tous les titres disponibles sur le net (parce qu'évidemment ça n'est pas disponible en France!): il ne manque qu'une chanson. Les voici ci-dessous, avec en prime un excellent mini concert donné à la télévision Dozhd.

Bonne écoute à tous, bonne découverte!

Et le concert:

05:11 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)

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