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28/02/2013

Aux sources de This Mortal Coil

This Mortal Coil n'est pas vraiment un groupe. Un collectif plutôt, fondé, par Ivo Watts-Russell, le patron du label 4AD, et regroupant divers musiciens et chanteurs du dit label qui collaborèrent à l'enregistrement de trois albums, It'll End In Tears (1984), Filigree And Shadow (1986) et Blood (1991). Trois albums majeurs, formant l'essence même de la production de 4AD et donc portrait idéal de ce que les années 80 ont pu produire de mieux. Quelque chose de générationnel en quelque sorte. Générationnel, certes, mais pourtant, alors même que chacun des trois albums affiche une unité stylistique remarquable, plus de la moitié des chansons sont des reprises.

Histoire de ne pas mourir idiot, je me suis amusé à rechercher les originaux. Les voici donc.

Chose curieuse, cette discographie nous plonge bien plus dans le folk-rock psychédélique que dans le post-punk goth des années 80.

Et toutes mes excuses: je ne sais pas faire une playlist sur Youtube (d'autant plus qu'un des titres n'y est pas), vous aurez donc le droit à la liste des liens.


 

It'll End in Tears

1984

 

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Kangaroo, Big Star (1974/1978)

 

Song To The Siren, Tim Buckley (1970)

 

Holocaust, Big Star (1974/1978)

 

Fond Affections, Rema-Rema (1980)

 

Another Day, Roy Harper (1970)

 

Not Me, Colin Newman (1980)

 

Filigree and Shadow

1986

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The Jeweller, Pearls Before Swine (1970)

 

Tarantula, Colourbox (1983)

 

My Father, Judy Collins (1969)

 

Come Here My Love, Van Morrison (1974)

 

Strength of Strings, Gene Clark (1974)

 

Morning Glory, Tim Buckley (1967)

 

I Want to Live, Gary Ogan & Bill Lamb (1972)

 

Fire Brothers, Quicksilver Messenger Service (1971)

 

I Must Have Been Blind, Tim Buckley (1969)

 

Alone, Colin Newman (1980)

 

Drugs, Talking Heads (1979)

 

 

Blood

1991

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Mr Somewhere, The Apartments (1985)

 

With Tomorrow, Gene Clark (1971)

 

You and Your Sister, Chris Bell (1978)

 

Nature's Way, Spirit (1970)

 

I Come And Stand At Every Door, Byrds (1966)

 

Several Times, Pieter Nooten (1986)

 

Late Night, Syd Barrett (1970)

 

Help Me Lift You Up, Mary Margaret O'Hara (1988)

 

Carolyn's Song, Rain Parade (1983)

 

Till I Gain Control Again, Emmylou Harris (1975)

 

I Am The Cosmos, Chris Bell (1978)

14:00 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (2)

13/02/2013

Alexandre. La Bataille de la Neva

alexandre.jpgAllez, un peu de cinéma populaire russe, avec un film de 2008, Alexandre. La Bataille de la Neva (Александр. Невская битв), de Igor Kalenov. Sorti directement en DVD en 2012, il montre une fois de plus que ce que la Russie exporte encore de mieux en matière de cinéma, en dehors de ce que font les grands réalisateurs comme Sokourov, ce sont les films historiques privilégiant le Moyen Âge et portés sur l'action. 

Cet Alexandre n'est pas, même si on pourrait le penser, un remake du chef d'oeuvre d'Eisenstein, Alexandre Nevski, puis que ce nouveau film se propose de montrer les premières années de règne du jeune prince de Novgorod, quelques années avant sa fameuse bataille contre les chevaliers teutoniques. Novgorod au XIIIe est la seule principauté à n'avoir pas été vaincue par les Mongols et Tatars, même si elle paie un tribut à la Horde, et cette situation lui vaut bien des soucis. Ses boyards, riches marchands, veulent s'allier aux Suédois et aux Allemands pour chasser les Tatars, au risque de devoir se convertir, tandis qu'une partie de la noblesse, incarnée par Alexandre, entend temporiser avec la Horde pour repousser d'abord les envahisseurs catholiques. Cet aspect des choses est très bien mis en valeur dans le film, et de façon claire sans être trop didactique. Ceci entraine cependant un assez fort penchant aux discours prosélytes, sur "la foi orthodoxe seule foi de nos pères", qui, à nos oreilles françaises, peut sembler parfois bien lourd. Mais passons.

Alexandre n'est pas un film sans défaut, loin de là. Il s'ouvre et se clôt sur des scènes de bataille, et ni l'une ni l'autre n'est regardable tant la caméra virevolte dans tout les sens sans nous laisser le temps de rien voir. Un choix artistique regrettable car à côté de cela la production avait fait le choix, à l'heure du numérique, de filmer l'ensemble en décors naturels et avec quelques centaines de figurant, ce qui donne à l'image un cachet de réalisme devenu de nos jours particulièrement rare.

Le jeu d'acteur, quant à lui, est plat - mais il faut dire que les personnages sont toujours à la limite de la caricature - et Anton Pampouchniy, qui incarne Alexandre, est carrément monofacial: peut-être était-il mécontent de sa paie, mais durant tout le film il nous sert le même regard sévère, la tête légèrement baissée. Tout le temps, même lors du mariage du prince.

Malgré tout, il ne s'agit pas d'un navet. On ne s'ennuie pas, on se surprend même à apprécier quelques (trop rares) plans vraiment réussis et que l'on peut qualifier de beau. Autrement dit, Alexandre. La bataille de la Neva est un petit film idéal pour les après-midi pluvieuses.

Reste maintenant - une fois de plus HELAS - à parler de la version française. Le DVD vendu en France ne comprend pas de version originale russe: il ne nous est servi que la version doublée, mal doublée d'ailleurs, par des acteurs qui n'ont pas du être payés bien cher non plus. Cette absence se justifie simplement parce qu'une fois de plus, la traduction a été faite à partir de la version anglaise, et mal faite d'ailleurs - on a le droit par moment des choses à la limite de la cohérence. Evidemment, le tâcheron qui a fait le travail ne connaissait rien au russe et encore moins à l'histoire russe. Ainsi nous sert-on dès le départ des "territoires slavons", prononcé à l'anglaise "slavonnes", sans doute pour slavonic territories, "territoires slaves". Le prénom Gavrilo devient Gravila. Mikhaïlo devient Michaïlo. La ville russe de Torjok devient Torzok, évidemment à cause de la translittération anglo-saxonne Torzhok. Autrement-dit, faisons bref: du boulot de merde. Comme d'habitude, maintenant, avec les DVD de films russes distribués en France.

18:42 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2)

11/02/2013

2267 L'Ultime croisade

 

2267, ultime croisade saison 1.jpgJe suis bon public en matière de cinéma et série télé, et affronter des navets ne me fait pas particulièrement peur... ceux qui suivent ce blog le savent. Mais là, attention, ça va être du lourd, du genre à mériter une analyse chez Nanarland. Je veux parler de 2267 L'Ultime croisade, une courte série qui se place dans la continuité de Babylon 5. Une création de J. Michael Straczynski, donc.

 

Dans un futur très lointain pour nous, et assez proche pour les personnages de Babylon 5, les Drakhs ont attaqué la Terre et ont semé dans son atmosphère un virus incurable qui fera que tous les habitants de cette planète seront tués dans un délai de cinq ans. Une quarantaine est immédiatement décrétée, et les Humains de la diaspora – si on peut appeler cela ainsi – décident d'envoyer un super-prototype de croiseur, L'Excalibur, à la recherche des Drakhs et surtout d'un remède au virus.

Ca, c'est le principe. Venons-en à la réalité.

De la bataille initiale contre les Drakhs, on ne verra rien. Tant pis. Ca aurait pourtant pu faire un bon pilote, mais non. En revanche, dès le départ, l'Excalibur affronte un vaisseau drakh et même capture son commandant. On pourrait se dire : « hourrah, ils vont trouver les autres Drakhs fastoche avec ça ». Ben non. Le Drakh captif a juste besoin de dire « Je ne parlerai pas », pour qu'on ne l'emmerde pas plus que ça. Exit le bonhomme, aucune utilité. Bon, il faut dire qu'avec sa tête – oui, parce que si les Drakhs s'appellent comme ça, c'est quand même bien parce qu'ils sont reptilien, merci Enemy Mine – il ne nous manquera guère.

La série, au lieu d'être un vrai feuilleton avec intrigue linéaire, ne sera finalement qu'une succession d'épisodes sans liens entre eux, façon Star Trek. Oups. Je l'ai dit. Star Trek. Compter les pompages éhontés faits aux dépends de cette prestigieuse série serait fastidieux. Je me contenterais par exemple de signaler que l'épisode 2 de 2267 L'Ultime croisade est un plagiat direct de Star Trek Insurrection, film pourtant lui-même pas bien jojo et sorti à peine un an avant. Eh bien avec ça Straczynski parvient à faire pire. Car évidemment il est toujours possible malgré un certain manque d'originalité, de faire quelque chose de réussi – mais non. Pas un épisode sans une grosse ficelle, un truc qui cloque, un fil narratif inabouti. Ca tient rarement debout tout seul.

On ne compte pas non plus les absurdités scientifiques – parce que même si c'est de la SF, il y a un minimum de crédibilité à respecter. Donc non, M. Straczynski, les antivirus ne s'extraient pas dans une mine à ciel ouvert. Non, on ne fait pas l'archéologie d'une planète entière en gratouillant cinq minutes un bout de mur en ruines – qui évidemment révélera l'histoire entière du monde. Non on ne demande pas à un simple troufion de composer le code d'entrée d'un vaisseau totalement inconnu – et le gars y parvient sans hésiter, trop fort, l'équipage de l'Excalibur. Enfin, non, même en étant un génie de la linguistique, on ne peut pas comprendre une langue extraterrestre en une nuit blanche.

Je passe sur les images de synthèse pourries, et sur le design des ET franchement risible – c'était déjà le défaut de Babylon 5 (même si ici les rastas verdâtres en costume-cravate, c'est franchement extrême). Je passe aussi sur les acteurs, qui n'y croient jamais. On les comprend.

Il paraît que Straczynski s'est maintenant réfugié dans le comics : ma foi je plains les amateurs de ce genre. Je n'aime pas les comics, mais ils ne méritaient pas ça.

Quant à moi, ça m'apprendra à acheter un coffret de série sans me renseigner avant. Certes c'était de l'occasion, mais quand même.