Jean-Pierre Andrevon - Le Monde enfin
11/10/2020
Dans un futur proche, autant dire maintenant, un mystérieux virus s'est répandu dans le monde. Ceux qui en sont atteint meurent en quelques heures, liquéfiés de l'intérieur. Une personne sur mille survit, et ces survivants en ressortent le plus souvent stériles.
Dans Le Monde enfin, Jean-Pierre Andrevon nous propose de suivre le parcours à travers le temps d'une poignée d'entre eux, dans Paris et en province, avec pour fil conducteur le voyage d'un vieux cavalier solitaire, à travers une France retournée à l'état de nature, dans quelques décennies.
Le Monde enfin n'est pas un chef d'oeuvre: il souffre de quelques défauts structurels qui montrent qu'il s'agit d'un collage de scènes écrites sans doute séparément, et rassemblées par la suite. Pour autant, c'est un vrai bon roman, car la plume d'Andrevon s'y révèle magnifique. Chaque chapitre, à lire presque comme une nouvelle indépendante, est un petit bijou de poésie. Les descriptions du Paris inondée, ou de la campagne redevenue sauvage, sont superbe. Et si l'on peut regretter certains passages relevant plus du fantastique qu'autre chose, il n'empêche que l'ensemble, au final, est très beau, y compris et surtout le très bref mais bouleversant épilogue qui montre que l'on peut écrire de la science-fiction politique comme dans les années 1970, et être un véritable poète.
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