Paul Kearney – 10000
28/07/2019
Dans un monde imaginaire, deux frères se querellent pour la souveraineté d'un immense empire regroupant des dizaines de peuples. L'aîné a obtenu la royauté, mais le cadet n'entend pas se laisser rabattre. Il se rebelle, et pour se constituer une armée puissante, il recrute 10000 soldats machts. Les Machts sont un peuple libre, vivant au delà de la mer. Rebelles à toute forme de pouvoir royal, ils vivent en démocratie, ce qui ne les empêche pas de se faire régulièrement la guerre en eux. Mais en temps de paix, ils se louent comme mercenaires. Des mercenaires redoutables, à la discipline d'acier.
10000 d'entre eux, accompagnés de milliers de gymnètes – les jeunes, ou ceux qui n'ont pas de panoplie complète et vont devoir servir de troupes légères et de serviteurs – débarquent donc. Fer de lance de l'armée rebelle, ils s'enfoncent jusqu'au coeur de l'empire. Mais lorsque le prince qu'ils servent est tué au combat par son frère, toute cette armée se débande. Et eux sont contraints de revenir seuls jusqu'à le mer, poursuivi par l'immense armée royale.
Ça ne vous rappelle rien? Non? Si? Un petit effort.... L'Anabase, de Xenophon. 10000 - Au cœur de l'empire se présente comme un roman de fantasy de Paul Kearney (oui, de la fantasy: il y a une carte et un glossaire, inutile d'ailleurs), mais c'est juste un rhabillage à l'américaine de l'antique récit grec, avec juste les noms vaguement changés et quelques détails civilisationnels ajoutés pour faire croire en un autre monde. Mais les Machts sont bien des hoplites, bien des noms ont une consonance grecque (la palme revient au jeune arrogant nommé... Aristos).
Alors j'avouerai volontiers que ça se lit bien: c'est du parfait roman d'atelier d'écriture américain, avec ses multiples personnages, son sens de la narration efficace, qui fait que c'est une lecture idéale en temps de canicule, quand on n'a pas plus de trois neurones à mobiliser.
Mais au final, c'est tout de même très vain, et ça m'a plus donné envie de relire l'Anabase qu'autre chose.
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