Hansjörg Thurn - Isenhart
23/02/2020
Passons à un téléfilm allemand, maintenant. Nous sommes au XIIe ou XIIIe siècle. Un bébé vient de naître dans une misérable cahute. La mère est morte, et le bébé lui-même s'est étouffé. Arrive un chevalier qui lui pratique le bouche à bouche. Le bébé renaît et le chevalier s'en va brusquement. Un autre chevalier, visiblement à la poursuite du premier, entre. Voyant le bébé, son premier réflexe est de l'étouffer. Mais aussitôt pris de remords, il le ranime de la même manière que le premier. Le bébé est alors confié à la garde d'un forgeron et va intégrer l'entourage d'un seigneur local.
Bien des années plus tard, ce même seigneur est en butte à la convoitise d'un évêque, qui voudrait bien récupérer ses terres. Isenhart, devenu adulte et élevé en même temps que le fils du seigneur, a lui-même été éduqué comme un chevalier: il sait lire, parle plusieurs langues, est instruit. Il est aussi amoureux fou de la fille du seigneur. Laquelle est bientôt assassinée.
Isenhart, de Hansjörg Thurn (2011), a tous les défauts d'un téléfilm: la réalisation est correct mais sans inventivité, et on pourra repérer quelques défauts dans les décors et costumes. Dans les accessoires aussi, tel ce manuscrit qu'Isenhart lit et qui a tout l'air d'avoir été imprimé, ou cette plaque funéraire mentionnant date de naissance et de mort du défunt, comme dans un cimetière moderne.
Cependant, c'est aussi un film remarquablement intéressant. Se plaçant dans la lignée du Nom de la Rose, il se regarde comme un polar, basé sur une véritable enquête et la recherche d'un tueur en série. Et comme dans le Nom de la Rose, le coeur du propos est le savoir et sa maîtrise. La science, et ses balbutiements au Moyen Âge. Il s'agit au final d'un bon film, plutôt original, mêlant étroitement enquête, amour, action, réflexion et dépaysement. Et tant pis si la jaquette du DVD français, d'une laideur rare, laisse penser à un film épique.
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