Dimension E. C. Tubb 2
23/11/2019
J'aime beaucoup E. C. Tubb. Ce que j'ai pu lire de lui m'a convaincu que s'il s'agissait d'un auteur classique, il n'en était pas moins d'un très bon niveau, et sa saga de Dumarest vaut le détour. Aussi faut-il se féliciter que Richard D. Nolane, avec la complicité de Martine Blond, ait entrepris depuis quelques années de le remettre dans la mesure du possible à l'honneur en France.
L'anthologie Dimension E. C. Tubb 2, chez Rivière Blanche, comprend pas moins d'un court roman, sept nouvelles pour certaines inédites en français, et un discours de Tubb prononcé à Heidelberg en 1970.
Le Mur, le roman, ouvre le volume. Trois richissimes vieillards, plus que centenaires, veulent s'offrir le luxe ultime: l'immortalité. Un seul homme pourrait la leur procurer: un aventurier, qui semble bien passer les siècles sans vieillir. Mais pour cela, il leur faudra franchir avec lui un mystérieux mur isolant le cœur de la galaxie. Le Mur est un roman qui a vieilli dans sa construction et sa façon de présenter les personnages – mais il date de 1953. Cependant, il contient un certain nombre d'idées franchement originales pour l'époque, et mérite toujours d'être lu.
"À toi d'y aller" est une joli petite nouvelle poétique, croisant paradoxes racontés sous forme de blagues, et disparitions mystérieuse.
"Le petit malin" est elle aussi très originale et s'avère être une véritable réussite. Dans un monde ravagée par une guerre nucléaire, un vampire, une goule, et une famille de loup-garous attendent patiemment que les survivants se décident à sortir de leur bunker, sous terre, où ils sont enfermés depuis des décennies.
"Destinée galactique" est une longue nouvelle montrant comment, dans un lointain futur, les voyages spatiaux sont assurés par des humains vivant à part, sans contacts –ou alors aussi brefs que possible – avec leurs passagers. Mais quand un incident oblige tout le monde à communiquer, le choc des cultures ne peut être qu'inévitable. Si la fin du récit, qui se transforme en une sorte d'énigme policière, est décevante, il n'en reste pas moins intéressant.
"Pas un mot" est encore une fois une histoire de riche vieillard souhaitant devenir immortel. Mais cette fois-ci, l'aventurier doit l'emmener sur la planète des mystérieux thaeds, des créatures dont le savoir biologique et médical semble tenir du miracle. Un récit pas tout à fait convaincant.
"J pour Jeanne" l'est beaucoup plus. Mais il est impossible de décrire cette courte nouvelle sans trop en dévoiler à son sujet. Mais il s'agit-là d'une nouvelle particulièrement touchante.
"Plus grand que l'infini", avec son vaisseau-monde, pourrait se rapprocher de ce qu'on appelé un peu abusivement le Nouveau Space Opera bien plus tardif. Mais j'aurais bien aimé un récit plus long, plus détaillé, que cette trop courte nouvelle qui expédie les choses bien trop vite.
"La Proie", quant à elle, est une histoire classique de chasse à l'homme – un télépathe, qui plus est.
Au final, Dimension E. C. Tubb 2 s'avère être comme toutes les anthologies: inégale. Mais les bons récits qu'elle contient justifient qu'on s'y intéresse.
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