Robert Silverberg - Les Vestiges de l'Automne
31/12/2012
Je suis longtemps resté un grand fan de Robert Silverberg, ou tout au moins de ses romans des années 1968-1976. Et puis il y eu Le Château de Lord Valentin et toutes ses suites, une abominable série soporifique à mourir dans laquelle Silverberg abandonnait toute imagination pour mieux remplir son porte-feuille. Bref, pendant une vingtaine d'année, Robert Silverberg fut mort.
Et puis il y eut Le Grand silence, et Roma Aeterna. Pas nécessairement des grands romans, mais de bons romans, plus personnels, plus soignés et intelligents. Aussi n'avais-je guère de crainte en ouvrant des Vestiges de l'automne.
Cette novella est en fait ce qui reste d'un projet de troisième tome d'une série entamée par A la fin de l'hiver et La Reine du printemps, une trilogie qu'il ne put jamais achever réellement pour de bêtes questions de droits. Puis finalement Silverberg reprit son synopsis (publié dans ce volume même en bilingue) et le développa en une histoire indépendante, quoi que se plaçant dans le même contexte.
Il y a fort longtemps, des milliers d'années, des comètes se sont écrasées sur la Terre, mettant fin à une civilisation brillante, mêlant divers races dont les Humains. Ceux-ci, qui n'ont pas survécu à la catastrophe, se sont cependant créés des héritiers issus des singes: le Peuple, qui resta longtemps préservé dans des cocons souterrains. Les Vestiges de l'automne nous présente la renaissance du monde. Le Peuple s'établit un peu partout, crée des villes, noue des contacts avec les Hjjks, insectes intelligents seuls rescapés de la chûte des comètes. Seuls rescapés? Plus vraiment, car un rapport montrant qu'une colonie de Seigneurs de la Mer a survécu au long hiver arrive sous les yeux d'une jeune archéologue qui se lance aussitôt à leur recherche.
La trâme de ce récit date des années 80, le creux de la vague donc pour Silverberg, et cela se sent. On n'y retrouve guère la flamme des années 70, dans une histoire post-apocalyptique cependant originale. Toutefois, l'auteur a de la bouteille. Il sait conter, ce qui n'est pas donner à tout le monde. Et si l'on sent bien que finalement ces Vestiges de l'automne sont aussi des vestiges littéraires, incomplets, imparfaits, il n'en reste pas moins que leur lecture est agréable, et pour le coup recommandable, pour les longues soirées d'hiver.
2 commentaires
Un très bon texte, dommage que le troisième tome n'est jamais vu le jour.
Oui il y avait du potentiel.
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