Roger Zelazny - Le Maître des ombres
27/11/2011
Avant toute chose, je préciserai que je n'ai pas lu ce roman dans la traduction de Bruno Martin révisée par Thomas Day et parue en 2003 chez Folio-SF, mais dans l'édition précédente chez Presse Pocket, en 1978. J'ignore si cela change grand chose à la donne, si le texte avant sa révision avait subi des coupes ou non. Mais je n'allais pas racheter le livre pour vérifier.
Bref, imaginons un monde dont une face est perpétuellement plongée dans l'obscurité, et l'autre, dans la lumière. La face éclairée est le domaine de la science, la face obscure, celui de la magie. Pourtant, cette face obscure est protégée du froid par un vaste bouclier entretenu par sept puissances, les sept maîtres de cette moitié du monde. On devine ainsi que cette situation est tout à fait artificielle.
Jack est l'une de ces puissances. C'est un voleur, le meilleur de tous. Il tire son pouvoir de l'ombre. Non pas de l'obscurité, mais de l'ombre. L'apparition d'une lumière provoque toujours celle de l'ombre. Jack peut s'y réfugier et y devenir invisible, invulnérable. Il veut épouser une jeune issue d'un mariage mixte. Son père vient du côté obscur, sa mère de la lumière. Mais la condition de ce mariage est le vol d'un objet précieux, mis à concours. Durant sa tentive, Jack est capturé, et exécuté. Mais comme tout habitant du côté obscur, il revient, après de longues années, à la vie, et se lance alors dans une quête de vengeance, qui dépassera toutes ses espérances.
Le Maître des ombres n'est pas un grand roman de Zelazny. Il souffre en effet d'être bâti sur une construction très similaire à Seigneur de Lumière (1967), et le traducteur ne s'y est d'ailleurs pas trompé en intitulant sa version ainsi quand le titre original est Jack of Shadows. Mais là où Seigneur de Lumière est l'objet d'une véritable ambition littéraire, gorgé qu'il est de littérature bouddhique indienne ancienne, cette ambition est absente du Maître des ombres, qui se contente de quelques bonnes idées. Les personnages secondaires n'existent pas (en ce sens qu'ils n'ont aucun personnalité); le monde lui-même, dans sa structure, n'est qu'esquissé: tout repose en fait sur un personnage qui pourrait être l'équivalent zelaznien d'Elric. Or Elric, ça n'est pas trop ma tasse de thé.
Bref, une petite déception.
1 commentaire
Je l'ai lu dans la même édition... Un Zélazny mineur, vite lu, vite oublié.
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