Adrian Tchaikovsky - Dans la toile du temps
11/10/2020
Dans un lointain futur, la Terre est entrée dans sa phase de crise ultime: une nouvelle guerre est imminente. Mais à des années lumières de là, une équipe d'exploration a terraformé une planète. La dernière étape doit commencer: le largage sur ce monde de quelques dizaines de milliers de singes, et d'un virus censé les faire évoluer vers une espère intelligente qui aménagera ce monde le temps que les arches de l'humanité arrivent.
Las: le conflit éclate, la cargaison de singes s'écrase, et le virus échappe au contrôle. Quand à la scientifique en chef de l'expédition, elle se retrouve coincée dans un satellite qui peut la maintenir en vie durant des millénaires.
Et à défaut de singes, le virus va faire évoluer d'autres créatures: des invertébrés, et notamment des araignées.
Lauréat du prix Arthur C. Clarke en 2016, Dans la toile du temps d'Adrian Tchaikovsky a été présenté comme un roman ambitieux. Pourtant, il m'a clairement déçu. Certes, ce n'est pas un mauvais roman. Mais cependant il démarre très mal, avec un postulat à peine tenable. De tous temps, lorsque l'humanité est en crise, la vie d'être humain vaut moins cher que celle d'un singe. Alors embarquer des singes vers un autre monde, développer un virus supposé les rendre intelligents pour qu'ils travaillent ensuite gentiment à l'aménagement de ce monde, c'est un peu léger. C'est malheureux à dire, mais je ne doute pas un instant que quelque soit l'époque, il soit très facile de trouver quelques milliers de colons prêts à vivre dans des conditions même extrêmes.
Mais il fallait à l'auteur une bonne excuse pour installer son virus. Lequel virus est lui-même un ratage complet. Je ne suis sans doute pas un très grand expert en biologie, mais je ne connais pas de virus qui franchisse aussi facilement la barrière des espèces... surtout quand il s'agit de sauter du singe aux araignées. Tchaikovsky aurait eu mieux fait de penser à des araignées ET: ça aurait été plus crédible. Mais, cependant, contentons-nous le lever un sourcil et de continuer: après tout, le roman se lit tout seul.
Au final, toutefois, on a l'impression de lire un hybride entre Les Fourmis de Werber et Destination ténèbres de Franck M. Robinson. Autrement: rien de neuf sous le soleil. Dans la toile du temps se révèle être d'une lecture agréable, mais sans plus.
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