Keith Laumer - La Cage infinie
21/05/2020
Lorsque l'on a besoin d'un petit roman de SF de qualité, se lisant vite et bien, on peut en général faire confiance à ce qui a été publié dans la défunte collection SF du Masque. Aussi ai-je jeté mon dévolu sur un court roman totalement méconnu de Keith Laumer, La Cage infinie, qui n'a même pas fait l'objet d'une critique lors de sa parution en France en 1978 (le roman lui-même date de 1972).
Un homme nu, blessé de partout, git dans une cellule d'un commissariat américain. Il a de toute évidence été passé à tabac. Qui est-il? Il ne le sait pas lui-même. Il parvient par miracle à s'échapper, et échoue, après quelques péripéties, chez sœur Louella, une mystique qui vit chichement de quelques séances de spiritisme. Or Adam – c'est le nom qu'elle va lui donner – en a, de l'esprit. Beaucoup même, puisqu'au départ il ne faire que retransmettre ce qu'il lit à distance dans la tête des autres. Il change ainsi sans cesse d'identité, avant de maîtriser petit à petit son don. D'abord fugitif, en compagnie de Louella qui ne pense qu'à s'enrichir, il va finir par essayer de se fixer, de devenir riche, tenter de corriger les problèmes du monde...
La Cage infinie est un excellent petit roman, surprenant en tous points, intelligent et se lisant d'une traite. Adam, son personnage principal, tient à la fois du génie – son don de télépathie lui permet d'assimiler sans faute absolument toutes les connaissances – et de l'idiot: son esprit personnel n'a que quelques semaines d'existence, il doit donc tout apprendre de la vie en société. Les rencontres qu'il fait sont l'occasion pour Laumer de dresser un portrait de la médiocrité générale, notamment aux USA mais on se doute que le portrait aurait été le même ailleurs. Rare sont les personnages qui échappe à cette règle, les personnages bons, qui veulent bien aider Adam sans arrière pensée, même s'ils le considèrent comme un parfait excentrique. La Cage infinie mériterait d'être redécouvert.
1 commentaire
Merci d'avoir redécouvert ce roman pour nous, du coup!
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