Starship Troopers 2 et 3
12/01/2020
Il y a des soirées comme durant lesquelles on sait qu'on ne va pas pouvoir réfléchir du tout. Et dans ces cas, je me prévois des films dont je sais par avance que je ne dois rien attendre. Alors, hier soir, c'était pour ma part Starship Troopers 2 et 3. D'affilée. Même pas peur.
Qu'il n'y ait pas d'ambiguïté: j'adore le film de Paul Verhoeven. Mais je me doute bien que si les films suivants n'ont pas eu beaucoup de succès, c'est qu'il doit y avoir une raison.
Bref, commençons par Starship Troopers 2, héros de la Fédération, de Phil Tippett (2004). Sur un monde où il ne semble jamais faire jour, un groupe de soldats se retrouve débordé par une vague d'arachnides et se voit contraint de se réfugier dans un avant-poste en ruine dans lequel ils découvrent un prisonnier abandonné. Plus tard, ils sont rejoint par leur général et un trio de soldats sortis de nulle part. Et tout autour, des arachnides à n'en plus finir.
Cet opus là change totalement la donne par rapport au premier film. Si l'introduction et le final rappellent le côté satirique du film de Verhoeven, en revanche, l'essentiel du film est on ne peut plus sérieux. Piochant sans vergogne ses idées dans Alien et dans The Thing, il propose un honnête slasher militaire bas du front, correctement réalisé et servi par de bons trucages. Les acteurs vont du moyen au lamentable, mais pour interpréter des soldats sans guère de cervelle, on ne leur demande pas plus.
Starship Troopers 3, Maraudeurs, d'Edward Neumaier (2008), revient quant à lui dans la veine satirique. Une base militaire placée sur un monde agricole reçoit la visite d'un tout puissant amiral, et peu de temps après l'arrivée de celui-ci, une attaque des arachnides dévaste tout. Johnny Rico, commandant de la base (et héros du premier film) est condamné pour cet échec. Quant à l'amiral, il se retrouve échoué avec une poignée de soldats sur un monde inconnu tenu par les insectes.
Ce n'est plus de la satire que diffuse ce film, mais du venin. La charge est lourde (dans tous les sens du terme), et Neumaier tire à boulets rouges, sans grande subtilité, sur la société américaine du temps de Bush Jr. Il ajoute d'ailleurs une chose qui était totalement manquante dans le film de Verhoeven: la religion, qui devient un nouveau moyen de contrôler l'esprit des citoyens de la Fédération. On trouve en tout cas de ce film une poignée de bonnes idées qui valent le détour. Mais Neumaier est scénariste, pas réalisateur. Son travail de réalisation, sans être déshonorant, est plat. Les trucages sont très faibles, paradoxalement plus faibles que dans le film de Verhoeven pourtant réalisé plus de dix ans plus tôt. Quant aux acteurs, je renvoie à mon commentaire ci-dessus concernant le 2.
Au final, tout ceci se regarde sans honte, mais sans grande passion non plus.
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