Brian Stableford - Les Courants d'Alcyon
22/09/2018
Du coup, le Star Trek de James Blish m'a quand même donné envie de me mettre sous les yeux un bon space opera. J'ai donc retenté ma chance avec Les Courants d'Alcyon, premier tome de la série Grainger de Brian Stableford (1972).
Grainger ne se nomme que Grainger. On ne lui connaît pas de prénom. Depuis son adolescence, il parcourt comme pilote la galaxie humaine, ou du moins ses marges, vivant avec son mécanicien de petits contrats de transport ou d'exploration plus ou moins légale. Mais voilà que son vaisseau s'écrase sur un monde perdu en lisière des courants d'Alcyon, une zone de navigation particulièrement dangereuse. Son compagnon meurt dans l'accident. Il y reste deux ans, vivant comme un miséreux... et hanté par un parasite psychique qui s'est installé dans son esprit.
Il est finalement sauvé par une richissime compagnie, qui, à la suite d'un procès, le plombe d'une dette insurmontable. Échoué sur Terre, une planète qui se vide de sa population, il est finalement embauché comme pilote, pour achever de mettre au point un appareil révolutionnaire, mêlant technologie humaine et extraterrestre.
Banco! Si Les Courants d'Alcyon ne brille pas par son originalité, on y découvre quand même un roman très bien construit, basé sur des personnages complexes. On sent que Stableford a des choses à leur faire dire, même si ce premier tome, qui peut très bien se lire seul, semble juste effleurer son sujet et l'univers développé à l'occasion. Un univers basé sur une série de mondes indépendants les uns des autres, mais reconnaissant la justice d'un seul. Des mondes a priori démocratiques, débarrassés de l'idée de guerre, mais aussi des mondes libéraux dans tous les sens du terme: si les moeurs et les idées sont libres, l'argent reste au coeur de tout. Mais ce que Stableford nous présente, ce sont justement des gens, et notamment Grainger, qui ne peuvent vivre dans ce système. C'est remarquablement intéressant, et il ne fait nul doute que je lirai les suites.
La série a été éditée deux fois en français. Mais les éditions Opta et Eons semblant avoir fait, à travers les décennies, un concours de mocheté de couverture, je donnerai ma préférence à la collection Galaxie-bis des premières, plus accessibles.
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