Ketty Steward - Connexions interrompues
03/09/2012
Oui, Rivière Blanche est l'éditeur d'une bonne partie de mes projets.
Oui, Ketty Steward est l'excellente correctrice de Géante Rouge, le fanzine que je dirige.
Et alors?
Copinage?
Rien à fiche. D'abord, ce livre, je l'ai payé, de mes petits sous. Non mais. J'ai donc le droit d'en dire ce que je veux. NON MAIS.
Sous une couverture assez... ... spéciale, se cachent quinze nouvelles. Dont sans doute certaines de trop. Je sais par expérience que vous faire un livre chez Rivière Blanche, il faut techniquement atteindre un certain volume, du coup Ketty Steward a beaucoup rassemblé de ses textes, et certains auraient mérité de passer par l'écrémage. Non qu'ils soient foncièrement mauvais, même si effectivement "L'ère des nourriciers" est un texte de jeunesse (l'auteur l'avoue volontiers), "Si mine de rien" est basée sur un postulat un brin bancal, et si le texte du concours "Clavène" n'a pas grand intérêt. En fait, s'il eut fallu procéder à un écrémage, c'est plus recentrer le recueil sur une série de textes qui constituent un futur dystopique véritablement cohérent. Cette cohérence n'est pas annoncée, même pas dans les courtes présentations qui précèdent chaque nouvelle, mais elle apparaît grâce à quelques termes qui reviennent régulièrement: l'Arachnet ou le CRANE, par exemple.
Ces textes-là grouillent de belles trouvailles, des idées qui ne sont ni plus ni moins que des extrapolations logiques de ce qui existe déjà, de nos jours. Et ces visions font froid dans le dos, avec cette uniformisation accompagnée d'une douleur omniprésente. La douleur, voilà le thème central du recueil, plus que les connexions interrompues qui lui donnent son titre. Et à ce niveau-là, Ketty Steward tape très fort, très dur.
Et c'est bon - pour le lecteur, s'entend. Régulièrement on sent encore la plume qui se cherche, non pas au niveau du style, qui est maîtrisé, mais plus au niveau de la structure, qui laisse parfois quelques pistes non-suivies. Rien de bien grave, car le fond est là, un fond impressionnant. Et quand on achève une lecture sur un texte aussi formidable - fort, dense, émouvant - que "Ce qui compte", on ne peut qu'être content de connaître, pour de vrai, Ketty Steward.
Voilà. Et toc.
Copinage?
Rien à faire, vraiment.
Mais dis, Ketty, tu veux bien m'envoyer un texte pour Géante Rouge? Hein?
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