Jean et Doris Le May - Les Fruits du Metaxylia
25/07/2012
Il y a dans l'ensemble des romans produits par les Le May d'incontestables échecs (Vacances spatiales), mais aussi des romans populaires remarquables (Les Cristaux de Sigel Alpha, Les Hydnes de Loriscamp), et enfin des textes incomparablement plus ambitieux. Les Fruits du Métaxylia est de cela.
Pourtant le prologue n'est guère engageant. On découvre sur Mars une étrange sphète, le Métaxylia, qui semble contenir bien des informations, mais que personne n'arrive à déchiffrer. Un savant, un Ytruvien, y parvient toutefois et ce sont ainsi quatre récits tirés de ce Métaxylia, qui vont nous être racontés. Ce prologue, vaguement humoristique, s'avère un brin lourd. La suite est d'une autre trempe.
Nous sommes à une époque reculée. Un homme préhistorique, Jil, étranger au sein de sa horde, tant par son physique que par son intelligence, noue une relation étrange avec l'étalon d'un troupeau de chevaux, et tombe amoureux de la fille du chef d'une autre horde, une fille étrange, blonde aux yeux violets. Il quitte son groupe pour se lancer à la suite de l'autre, dans l'espoir d'enlever la fille.
Nous sommes dans une sorte de Moyen Âge. Un Moyen Âge avec un dragon, que chevauche Gilles, un chevalier venu au secours du roi de Vaur et de sa fille, une belle blonde au yeux violets, dont le chateau est assailli par trois sorciers rebelles et leurs troupes.
Nous sommes dans une sorte de XIXe siècle. Gil chevauche sans trêve, sur son mustang noir, pour secourir Roy de Vaur et sa fille, assiéger dans leur ranch par une troupe de brigands.
Nous sommes dans un lointain futur. Giles, agent d'Interco, à bord d'un engin semi-intelligent, s'en va à la rescousse d'un immense vaisseau de croisière endommagé - et même quasiment détruit - à bord duquel il va faire la connaissance d'une belle fille blonde aux yeux violets. Mais le vaisseau s'approche dangereusement d'une étoile naine, dont l'attraction risque de les capturer pour toujours.
Quatre histoires, presque quatre fois la même. Un cycle qui semble se répéter à l'infini au fil du temps et de l'évolution de la civilisation, sur un monde qui n'est pas tout à fait le nôtre. Quatre histoires servies par une poésie étonnante, peu banale au Fleuve Noir, et même tout simplement en science-fiction. On pense parfois à Cordwainer Smith en parcourant ces pages. Non pas par le sujet, mais par le ton employé. S'il n'y avait ce prologue inutile, Les Fruits du Métaxylia pourrait être considéré comme une oeuvre majeure.
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